L’espoir des investisseurs de voir la politique monétaire de la Fed devenir moins restrictive dès 2023 a été réduit à néant par les commentaires de Jerome Powell lors du symposium de Jackson Hole en fin de semaine dernière.
En effet, le président de la réserve fédérale a indiqué que, bien que l’inflation pourrait avoir atteint un pic, les hausses de taux allaient se poursuivre et surtout que les taux resteraient élevés pendant un certain temps et que cela pourrait amener de la peine pour les ménages et les sociétés. Cette intervention est venue casser la perspective d’avoir une baisse de taux dès début 2023, qui avait permis ce rebond haussier, observé depuis mi-juin.
Les probabilités de hausses de taux de la Fed pour le FOMC du 20 et 21 septembre ont fortement augmenté en faveur d’une hausse de 75 pdb, alors que les marchés anticipaient jusque-là une hausse de 50 pdb.
Certains membres de la BCE sont également intervenus durant le symposium et ont indiqué que l’institution réfléchissait à une hausse de 50 à 75 pdb pour la décision de politique monétaire qui sera prise le 8 septembre 2022, même si cela impliquait un impact négatif sur la conjoncture économique de la zone euro.
Du côté des statistiques, les investisseurs seront attentifs mardi, aux indices des prix à l’importation et l’exportation, ainsi qu’aux indices des prix à la consommation (IPC) en Allemagne. Ils se tourneront ensuite vers les Etats-Unis, avec la publication de la confiance des consommateurs et le rapport JOLTS sur les offres d’emplois.
Mercredi, les PMI chinois seront suivis avec attention, après la publication ce weekend, des profits des sociétés industrielles chinoises, ressortis négatifs pour le troisième mois consécutif.
La Chine tente d’endiguer le ralentissement de son économie et de réduire les tensions sur le marché immobilier, en baissant ses taux et en augmentant les mesures de soutien à l’économie, à contresens des autres économies mondiales, mais cela ne semble pas suffire aux marchés, au vu des risques au sein de la seconde économie mondiale.
Au-delà de la Chine, beaucoup d’autres statistiques seront publiées ce mercredi. Nous suivrons le PIB et l’IPC en France ainsi que l’inflation en zone euro, qui pourrait continuer de progresser et atteindre 9%, du fait de la forte hausse du prix du gaz notamment.
Jeudi, les ventes au détail en Allemagne seront analysées par les investisseurs, après le dernier chiffre ressorti en baisse de 8,8%, soit la plus forte baisse depuis plusieurs dizaines d’années. Dans la journée, nous serons également attentifs aux PMI manufacturier en zone euro, ainsi qu’à l’ISM manufacturier au Etats-Unis l’après-midi.
Enfin, la journée la plus importante pour les marchés devrait être vendredi. Bien que peu de statistiques sont attendues, la publication des créations d’emplois non-agricoles (NFP) aux US sera suivie avec beaucoup d’attention. En effet, Jerome Powell indiquait vendredi, que la Fed analysera toutes les données économiques afin d’ajuster sa politique monétaire en septembre.
La résilience du marché de l’emploi devrait conduire à une politique monétaire encore plus restrictive et une publication au-delà des attentes pourrait mener à une accélération de la baisse sur les marchés financiers.
D’autres informations seront suivies avec intérêt, et notamment les données économiques au Royaume-Uni, qui pourrait entrer en récession dès le T4 et se poursuivre pendant une bonne partie de 2023, voire au-delà. En effet, la hausse de l’énergie impacte fortement l’inflation, obligeant la BoE à adopter une politique monétaire encore plus restrictive.
L’Union européenne et les risques concernant le gaz, notamment en Allemagne, seront également au centre de l’attention des marchés en Europe. Après une hausse de 40% la semaine dernière, le prix du gaz de référence au sein de la zone économique, chute ce matin de près de16% et le marché pourrait rester très volatil dans les semaines à venir.
Un nouvel arrêt pour maintenance du pipeline Nord Stream 1 est prévu à partir du 31 août pendant 3 jours et les acteurs de marché surveilleront si la reprise se fait sans encombre et si les volumes ne sont pas à nouveau réduits entre la Russie et l’Allemagne.
Enfin, nous serons attentifs à l’évolution du prix du Bitcoin, alors que celui-ci échoue une nouvelle fois à se maintenir au-delà du seuil psychologique majeur des 20 000 dollars, soit l’ancien plus haut historique atteint lors du précédent bull market, qui s’était arrêté en décembre 2017.
Ce dernier pourrait rapidement aller chercher le plus bas annuel situé à 17500 dollars, puis atteindre un nouveau au cours des prochaines séances.