L’explosion du e-commerce et de la livraison du dernier kilomètre démontre une indéniable évolution de nos habitudes de consommation. Avec elle émergent de nouvelles régulations visant à limiter l’impact environnemental de cette logistique urbaine complexe. Afin de concilier développement économique et respect des contraintes réglementaires, les acteurs de la logistique et les communes devront désormais faire appel au pouvoir de la donnée.
L’impact de la livraison du dernier kilomètre fait naître de nouveaux enjeux
Selon la FEVAD, le commerce en ligne a acquis 4 à 5 ans de maturité en quelques mois, boosté par la crise sanitaire qui amplifie les changements dans les habitudes de consommation. Par ricochet, la livraison du dernier kilomètre ne cesse également de croître, épousant celle du e-commerce. Cela engendre des conséquences directes sur les centres urbains en termes d’émissions de gaz à effet de serre (20% des gaz à effet de serre (GES), un chiffre atteignant même 25% en Ile-de-France) et d’occupation de la voirie (30%).
L’État et les collectivités tentent de limiter l’impact de cette nouvelle logistique urbaine. La régulation est l’un de ces leviers, alors que la France s’est assignée des objectifs ambitieux de réduction des émissions de CO2 de 40% d’ici 2030. Les lois LOM et Climat et Résilience en sont des illustrations. Dix métropoles françaises ont établi des Zones à Faible Emission (ZFE) dans lesquelles la circulation des véhicules les plus polluants est limitée. D’autres vont suivre.
Comment les entreprises du secteur de la livraison du dernier kilomètre peuvent-elles adresser ces enjeux?? Rapprocher les entrepôts à taille humaine des centres urbains, effectuer la transition des flottes vers l’électrique, ou encore développer les mobilités douces sont des options qui semblent émerger. Dans une période post-covid marquée par le surenchérissement des prix de l’énergie et par l’inflation, la mise en conformité aux réglementations n'est pas neutre financièrement pour les entreprises. L’obligation d’un renouvellement progressif du parc automobile avec des modèles plus verts implique un coût. Le marché des véhicules électriques est encore peu mature avec des coûts d’acquisition élevés et des délais de livraison dus aux pénuries de certains composants. A cela s’ajoute encore un trop faible maillage du territoire en matière de bornes de rechargement. La réglementation ne doit pas devenir un frein à la croissance.
Comment concilier croissance et contraintes réglementaires??
La technologie et particulièrement les données ont un grand rôle à jouer dans cette équation complexe. Une maîtrise des données permet aux entreprises de gérer efficacement leurs flottes de véhicules logistiques. Pour le verdissement progressif des flottes, l’analyse des données des émissions carbone des véhicules existants, des usages de ces véhicules, et des comportements de conduite, permet de rationaliser le déploiement progressif des véhicules électriques. Mais également, lorsqu’ils ont été déployés, la télématique permet de gérer l’autonomie des véhicules électriques et les besoins de recharge de la flotte.
Un des facteurs essentiels de la baisse de la consommation énergétique d’un véhicule est l'éco conduite. Les chiffres sont sans appel?: la différence de consommation entre le meilleur et le pire conducteur d’une flotte moyenne va jusqu’à 35% en consommation d’énergie. Des données de conduite à l’échelle de la flotte sont ainsi cruciales pour réduire la consommation énergétique des véhicules.
Il est aujourd’hui essentiel pour les acteurs de la livraison du dernier kilomètre de mesurer les bénéfices qu’apporte une compréhension approfondie de leurs données. Evoluer en amont de la réglementation, optimiser sa consommation énergétique, améliorer la conduite de ses véhicules sont autant d’atouts propres à une saine maîtrise de ses données. Alors qu’on entend parler de fin de l’abondance et de sobriété énergétique, le moment est opportun pour les entreprises qui souhaitent franchir le pas !