Google a été frappée par la plus grosse amende jamais infligée par la Commission Européenne, battant le précédent record d’Intel : 2,42 milliards d’euros. L'affaire concernait le service Google Shopping accusé d’être mis en avant par le géant alors qu’il capte la majorité des recherches Internet européenne. Une affaire d’abus de position dominante, en somme.
Cette fois, c’est à l’OS mobile de Google, Android, utilisé par plus de 80 % des smartphones dans le monde, que la Commission Européenne s’intéresse.
Google force-t-il la main pour que soit installé Android ?
Android, l’OS le plus utilisé du monde (tous appareils confondus il est plus utilisé que Windows de Microsoft), serait utilisé, selon les accusations de la Commission Européenne contre le géant de Mountain View et sa maison-mère Alphabet, pour écarter les potentiels rivaux.
Plusieurs entreprises, dont la russe Yandex, Aptoide (un app store portugais) ou encore le lobby FairSearch ont déposé plainte contre le géant et sa suprématie dans le domaine des smartphones. Une suprématie qui s’explique toutefois également par les nombreuses applications qui sont développées sur Android.
Google Play et Google Chrome en bundle
Ce qui intéresse tout particulièrement l’Union Européenne dans cette affaire, comme le rapporte Reuters, c’est l’obligation qu’ont les constructeurs voulant utiliser Android d’installer de base l’app store de Google, Google Play, et le navigateur Internet de Google, Google Chrome. Les deux viennent en bundle avec l’OS.
Du coup, Google peut en fait placer automatiquement sur la très grande majorité des smartphones dans le monde ses propres services. Si certains utilisateurs vont opter pour des navigateurs et des app stores secondaires par la suite, la grande majorité va se contenter d’utiliser ceux de Google. Pour la Commission Européenne cette pratique pourrait être assimilée à de l’abus de position dominante.
La décision ne devrait pas être rendue rapidement : la Commission Européenne, selon les informations de Reuters du 5 juillet 2017, a demandé un deuxième avis d’experts sur la question. Mais si les poursuites sont maintenues, si ces experts suivent les conclusions initiales de l’enquête de la Commission Européenne, l’amende qui pourrait être infligée à Google pourrait dépasser les 2,4 milliards d’euros, établissant un nouveau record.