C’est un chiffre qui fait froid dans le dos : 56 % des personnes frappées par le surendettement étaient en activité. Révélé par l’association Crésus, il vient infirmer la croyance selon laquelle le surendettement ne touche que les personnes en situation de fragilité.
Le fardeau du surendettement tend à s’alléger
1 million de ménages français sont actuellement en cours de plan de surendettement, et 194 000 nouveaux dossiers ont été déposés en 2016. 56 % de ces personnes avaient un emploi au moment de leurs difficultés, 24 % étant des retraités, révèle l’association Crésus. Par ailleurs, 53 % des surendettés ont entre 35 et 54 ans, et 37 % ont une dette de plus de 45 000 euros.
Bien que catastrophique, comme le montrent ces chiffres, la situation autour du surendettement tend à s’améliorer en France. Selon le cabinet Athling, qui a analysé les caractéristiques des crédits octroyés par 11 prêteurs représentant 95 % du marché du crédit à la consommation en France, la durée de remboursement est passée de 71,8 mois à 30,3 mois entre 2008 et 2015. Sur la même période, le coût moyen pour l’emprunteur (intérêts payés) a été divisé par 2,7 (535 euros contre 1 440 euros), tandis que le taux d’intérêt annuel moyen est passé de 15,6 % en 2010 à 10,5 % en 2015.
L’association Crésus réclame un registre national des crédits, consultable par les banques
Selon un récent rapport de la Cour des comptes, la loi du 1er juillet 2010 visant à restreindre le recours au crédit renouvelable et privilégier le recours au crédit amortissable a porté ses fruits : en 2015, le nombre d’ouvertures de crédits renouvelables était inférieur de 25 % à celui de 2010. Cette baisse est encore plus marquée pour les crédits de plus de 3 000 euros (-56 %).
La Cour des comptes salue les avancées rendues possibles par la loi du 1er juillet 2010, comme la consultation obligatoire du fichier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers avant tout octroi de crédit, ou encore le remplissage obligatoire d’une « fiche de dialogue » recensant les ressources et charges de l’emprunteur ainsi que sur son niveau d’endettement actuel, lorsque le montant du crédit sollicité dépasse 3 000 euros. L’association Crésus milite pour sa part pour la création d’un registre national des crédits, que les banques et autres établissements de crédit pourraient consulter avant d’octroyer un prêt.