Lafarge : les indemnités de départ de l’ancien PDG dans le viseur de la justice

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Par Marie-Eve Jamin Modifié le 15 octobre 2018 à 12h36
Lafarge Holcim Groupe Arme Syrie Guerre Financement Critique
@shutter - © Economie Matin
8,8 millions d'eurosEn 2015, Bruno Lafont a reçu près de 8,8 millions d'euros de Lafarge, son indemnité de départ et une prime.

Dans l'enquête sur le financement du terrorisme en Syrie par le cimentier Lafarge, on apprend ce lundi 15 octobre que la justice française a fait saisir les indemnités de départ de l'ancien PDG, Bruno Lafont, et de trois autres anciens cadres.

Le PDG de Lafarge a reçu 8,7 millions d'euros en 2015 : les juges en ont saisi une partie

Les juges d’instruction du parquet de Paris ont fait saisir les indemnités de départ de quatre anciens cadres ou dirigeants mis en examen dans l’enquête sur le financement du terrorisme en Syrie par Lafarge, selon des révélations de France Inter, ce lundi 15 octobre.

Dans le détail, les conditions de départ de l’ancien PDG français Bruno Lafont sont passées au crible. Ce dernier a en effet reçu en 2015 quelque 8,775 millions d’euros de Lafarge, soit son indemnité de départ et une prime pour la fusion avec le Suisse Holcim. Un joli parachute doré ! Les juges vont en saisir une partie, 2,475 millions d’euros, sur un contrat d’assurance-vie, à titre conservatoire, pour éviter de voir les fonds disparaître.

Confiscation d'une partie des biens envisagée pour Bruno Lafont

Pour rappel, la société Lafarge SA, filiale du cimentier franco-suisse LafargeHolcim, a été mise en examen, le 28 juin 2018, en tant que personne morale, des chefs de « violation d’un embargo », « mise en danger de la vie d’autrui », « financement d’une entreprise terroriste » et « complicité de crimes contre l’humanité ». En outre, elle a été placée sous contrôle judiciaire avec une obligation de cautionnement de 30 millions d’euros.

Au final, dans l'hypothèse où un tribunal prononcerait une peine de confiscation d'une partie des biens, en plus d'une éventuelle peine de prison ou une amende, l'argent serait affecté au fond de garantie qui indemnise les victimes du terrorisme. En outre, si l'on ajoute les indemnités de départ de trois anciens cadres, ex-directeurs de zone ou de la filiale syrienne (Christian Herrault, Bruno Pescheux et Frédéric Jolibois), ces saisies s’élèvent au total à 3,7 millions d’euros, toujours selon France Inter.

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