Après plus de trois mois de conflit entre les syndicats et la direction d'Air France sur la question des salaires, les organisations de personnels font un geste : ils lèvent le préavis de grève qui devait perturber la compagnie aérienne du 23 au 26 juin.
Si l'intersyndicale a décidé de lever l'appel à arrêter le travail, tous les syndicats n'ont pas accepté le geste. Le Spaf, deuxième plus important syndicat de pilotes à Air France, maintient lui son préavis de grève durant la période. Toutefois, c'est un signe de bonne volonté qu'envoie l'intersyndicale, qui a la « conviction » qu'il est plus efficace d'attendre le bon interlocuteur, à savoir le nouveau PDG dont la nomination est prévue mi-juillet.
Négociations en « off »
Selon les syndicats, les dernières menaces de grève ont permis de susciter des négociations en « off » avec la direction intérimaire. Un des scénarios sur la table serait une hausse générale des salaires de 3% en 2018, puis de 0,69% au début de l'année prochaine. L'intersyndicale réclame toujours une augmentation générale de 5,1%. Les organisations expliquent être passés tout près d'une proposition d'augmentation, mais elle a été bloquée par le conseil d'administration du groupe « au dernier moment ». « Une sortie de crise est accessible avec une direction à la hauteur », affirme l'intersyndicale.
Mesures immédiates
Jeudi dernier, la direction de la compagnie aérienne avait mis sur la table des « mesures immédiates »… mais pas pour les salaires : il s'agissait d'améliorer le quotidien des salariés avec la rénovation de locaux, plus de chambres de repos pour les navigants, etc. Des propositions vécues comme une provocation par des syndicats qui depuis février exige d'abord et avant tout une augmentation des rémunérations afin de rattraper l'inflation depuis 2011. Un conflit qui a coûté son poste à l'ex-PDG Jean-Marc Janaillac et 400 millions d'euros à l'entreprise.