Patricia Mirallès, députée LREM de l'Hérault, veut interdire, d’ici 2020, le fait l'impression systématique des tickets de caisse. Selon elle, il s'agit notamment d'une démarche écologique. Mais pour certaines marques, il est surtout question de connaître les achats des clients pour mieux les cibler.
Bientôt la fin de l'impression systématique des tickets de caisse papier
Le ticket de caisse pourrait disparaître. En effet, Patricia Mirallès, une députée LREM de l'Hérault, veut interdire, d’ici 2020, le fait qu’ils soient imprimés systématiquement. « L'idée est que chaque commerçant prenne l’habitude de demander au client s’il souhaite ou non un ticket, comme cela se fait déjà au Danemark et au Royaume-Uni », explique l'élue qui a déposé une proposition de loi à l’Assemblée nationale, le 7 novembre 2018, à Capital.
Sa proposition de loi aurait un triple enjeu : économique, environnemental et de santé publique. Patricia Mirallès explique que chaque année, en France, 12,5 milliards de tickets de caisse sont édités. L'un des objectifs de l’arrêt de l’impression systématique est donc est diminuer cette pollution, selon Patricia Mirallès. En outre, une nouvelle étude montre les dangers pour la santé du bisphénol A (BPA), présent sur les tickets de caisse.
Danger pour les données personnelles
Certaines enseignes envoient déjà les tickets par mail. Mais sous le prétexte écologique, se cache une démarche commerciale. Grâce à ces envois de tickets par mail, elles peuvent connaître exactement ce que le client achète et donc associer les achats à l'identité. Une aubaine pour personnaliser les offres promotionnelles et cibler les clients en leur envoyant des publicités.
La nuance à apporter vient donc du danger quant à la protection des données personnelles. Grâce aux cartes de fidélité, les achats des clients sont déjà connus des marques. Ainsi, ce qui change avec cette pratique d'envoi par mail, c'est que même les clients qui ne font pas partie d'un programme de fidélité eux aussi n'ont plus aucun secret pour les enseignes...
Enfin, ces envois par mail consomment également de l'énergie, comme l'a montré Mike Berners-Lee, dans son ouvrage How Bad Are Bananas? : The carbon footprint of everything, décrypté dans L'Obs. Selon l'auteur, l'empreinte carbone d'un mail représente 4 grammes de CO2. La pollution vient surtout des équipements liés au fonctionnement des réseaux, en particulier des centres de stockage de données (datas centers), qui consomment énormément d'énergie.