La fiscalité écologique du gouvernement va se poursuivre, malgré les « gilets jaunes » qui ont bloqué les routes, les ronds-points et les hypermarchés ce samedi. Pas de changement de cap pour François de Rugy, le ministre de la Transition écologique.
« En matière de fiscalité écologique, nous poursuivrons la trajectoire prévue. Ne pas le faire serait de l'inconscience », prévient François de Rugy dans une interview au Parisien. De fait, l’augmentation de la taxe carbone, prévue le 1er janvier, aura bel et bien lieu. Et ce malgré la mobilisation de 287 000 « gilets jaunes » ce samedi, qui a entraîné la mort d’une manifestante et plus de 400 blessés. Le ministre explique qu’Emmanuel Macron et sa majorité ont été élus pour « régler les problèmes laissés en plan ».
Sortir du piège du tout voiture
Il n’est pas question pour lui de changer de cap. « Il faut absolument sortir de ce piège du tout voiture, tout pétrole, tout diesel dans lequel nous nous sommes enfermés si longtemps », assène-t-il. Quitte à froisser tous ceux qui ne peuvent vivre et travailler sans voiture ? Les « gilets jaunes » sont pour François de Rugy l’expression d’une « inquiétude profonde des habitants d'une France périurbaine prisonnière du tout voiture ». Le gouvernement entend maintenir les mesures pour « libérer » le pays de sa dépendance au pétrole et éviter qu’une flambée des prix du pétrole ne « bouscule » l’économie.
Attente de résultats
Alors que la cote de popularité d’Emmanuel Macron poursuit sa descente aux enfers, le ministre de la Transition écologique y voit une « impatience », une « attente très forte de résultats » qui sont très difficiles à obtenir en l’espace de 18 mois. « Ce n'est certainement pas en capitulant devant les difficultés qu'on parviendra à y répondre », visant sans doute les oppositions qui tentent de récupérer le mouvement.