L’affaire commence à faire du bruit : de plus en plus de boulangers font face à une pénurie de beurre, leur grossiste n’arrive plus à les fournir, ils doivent se débrouiller autrement et surtout, le prix du beurre explose littérallement.
Pour une explosion c’est une explosion, puisque le beurre est passé de 2,5 euros le kilo en avril 2016 à 6,8 euros le kilo en début de semaine. On parle ici du beurre français AOP, utilisé par les boulangers et les patissiers, mais aussi par les industriels.
Les américains se mettent à manger du beurre
Pourquoi cette flambée ? Tout simplement parce que le beurre est tout d’un coup devenu à la mode un peu partout dans le monde, et en particulier aux Etats-Unis, où un grand magazine a titré dernièrement à la une “mangez du beurre, c’est bon pour la santé..” Jusqu’ici, le beurre avait mauvaise réputation outre-atlantique, on lui reprochait d’augmenter le cholésterol, d’être impliqué dans les maladies cardio-vasculaires, et de mal supporter la cuisson.
Seulement voila, des études scientifiques récentes ont montré que contrairement à ce que l’on affirmait jusqu’ici, le beurre est une graisse saine, bien qu’il s’agisse d’un acide gras saturé, contrairement aux huiles végétales, acides gras insaturés, et jusqu’ici parées, seules, de plein de vertus.
Conséquence, la demande de beurre a flambé aux Etats-Unis, mais aussi par imitation dans d’autres parties du monde, dont l’Asie. La Chine par exemple importe massivement du beurre européen. Résultat, c'est la pénurie.
La relance de la production de beurre prendra du temps
On ne peut pas blâmer l’industrie du lait, qui a longtemps privilégié la production de fromage à partir des graisses du lait, plutot que de beurre, car c’était plus rentable.
Le beurre va-t-il devenir un produit de luxe ? En tout cas, son prix ne va pas baisser du jour au lendemain. Sa fabrication redevenant lucrative, va sans doute motiver certains industriels à en produire plus, mais voila, pour produire plus de beurre il faut plus de lait, et l’on ne peut pas augmenter du jour au lendemain la production de lait d’un claquement de doigts.
La bonne nouvelle, c‘est que cet engouement pour le beurre, et l’explosion des prix, pourrait donner des arguments aux producteurs de lait français pour qu’enfin les coopératives laitières augmentent leurs tarifs d’achat.
En tout cas, pour les consommateurs, la conséquence immédiate est visible, la plaquette de beurre est plus chère, tout comme les croissants au beurre : certaines boulangeries assument d’avoir du ajouter 5 voire 10 centimes au prix du croissant, pour rester rentables.