Pas de quoi fanfaronner pour ce titre de championne d’Europe. Pour la troisième année consécutive, la France occupe la première place des pays européens en matière de recettes fiscales.
Près de 50% du PIB. Voici la part de recettes fiscales issues des impôts, taxes et cotisations perçues par la France en 2017, qui place l’hexagone sur la première marche du podium des pays au plus fort niveau de taxation.
Un rapport de niveau de taxation de 1 à 2 entre la France et l’Irlande
Voilà une nouvelle qui va faire grand bruit en ce climat de révolte fiscale en France. Selon les données publiées mercredi 28 novembre par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne, les recettes des impôts et cotisations sociales en France en 2017 ont représenté 48,40% du produit intérieur brut (PIB), autrement dit près de la moitié de la richesse produite par la France en un an. C’est la troisième année consécutive que la France arrive en tête des pays européens.
La moyenne du ratio recettes fiscales/PIB s'est élevée à 40,2% dans l’Union européenne (UE) en 2017, en hausse par rapport à 2016 (39,9%). Juste derrière la France, sur le podium des pays au plus fort niveau de taxation, on retrouve la Belgique (47,3%) à la deuxième place, puis le Danemark (46,5%). Les pays qui connaissent le ratio recettes fiscales/PIB le moins élevé en Europe sont la Bulgarie (29,5%), la Roumanie (25,8%) et tout en bas de l’échelle, l’Irlande (23,5%). Soit un rapport de plus de 1 à 2 entre la France et l’Irlande.
Explosion des cotisations sociales en France
Selon les données d’Eurostat, en 2002, les recettes fiscales représentaient en France 44,1% du PIB. Elles sont passées à 44,5% en 2007 puis à 46,5% en 2012, pour atteindre 47,7% en 2016 et donc 48,4% en 2017. Une évolution en constante augmentation.
Pourquoi la France bat-elle des records en matière de fiscalité ? Le fort pourcentage des recettes fiscales sur le PIB pourrait s’expliquer en partie par le poids des cotisations sociales, caractéristiques de la redistribution de notre système social, largement supérieures à la plupart des pays européens. Elles représentent en France 18,8% du PIB, contre 13,3%, en moyenne dans l’Union européenne. En revanche, les impôts sur le revenu et le patrimoine s’élèvent à 12,8% du PIB en France, contre 13,1% en moyenne à l’échelle européenne.
« Les gens nous disent : 'on a trop de taxes, trop d'impôts' » déclarait mardi 27 novembre le président de la République, Emmanuel Macron, qui a rappelé aux Français son objectif de rapporter à 44,5% en 2022, à la fin de son quinquennat, le taux de prélèvements obligatoires. On en est donc encore loin aujourd’hui en France...