Les automobiles usagers des autoroutes vont devoir mettre la main à la poche. À partir du 1er février, les prix des péages vont effectivement augmenter de 1 à 2% pour les réseaux principaux, et de 3 à 4% pour les réseaux secondaires.
Depuis dix ans, les prix des péages n'ont cessé d'augmenter, de pratiquement 20%. Et cette nouvelle augmentation n'arrange rien évidemment. Elle fait partie d'un accord « secret » entre l'État et les sociétés d'autoroutes révélé en septembre dernier : en avril 2015, en échange d'un gel des prix, les deux parties s'entendaient sur des hausses des prix des péages jusqu'en 2023.
Travaux contre stabilité fiscale
En contrepartie, les opérateurs bénéficient d'une stabilité fiscale, d'un allongement de la durée de leurs concessions ; l'État en retire un investissement de 3,2 milliards d'euros pour des travaux de modernisation étalés sur les dix prochaines années. Les hausses programmées pour le 1er février seront plus ou moins élevées en fonction des réseaux empruntés par les automobiles. Vinci, Sanef et APRR, les principaux opérateurs des réseaux primaires, pourront moduler ces augmentations en fonction de leurs besoins.
Des péages en hausse
En 2016, l'augmentation moyenne avait été de 1,12%, mais une enquête de 60 Millions de Consommateurs avait relevé une progression de 5,3% depuis 2011 sur 28 des 29 axes autoroutiers. Un chiffre sans commune mesure avec l'inflation mesurée sur cette même période. Cette étude révélait également que l'axe le plus cher, celui reliant Bordeaux à Pau, avait augmenté ses tarifs de plus de 16%. L'Anefer, le gendarme du secteur routier et ferroviaire, a calculé que les concessionnaires des autoroutes avaient engrangé 9,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2016.