Le secteur français du textile et de l’habillement va accuser une nouvelle année très difficile, une tendance qui se poursuit depuis dix ans. Et qui ne risque pas de s’améliorer en 2019.
La situation est décidément très compliquée pour le secteur de l’habillement en France. L’activité est en recul depuis dix ans, et il n’y a aucune raison d’être optimiste pour l’année prochaine. Gildas Minvielle, directeur de l’observatoire économique de l’Institut français de la mode (IFM), déplore au Monde que l’activité accuse un recul de 2,9% pour 2018. Et cela pourrait encore s’aggraver si le mouvement des « gilets jaunes » déborde sur les fêtes de fin d’année. Le secteur dans son ensemble est totalement désorganisé par les manifestations, les blocages et les pillages observés en marge des défilés.
Ventes en recul en 2018 et 2019
Pour l’année prochaine, les ventes devraient reculer une fois encore, de 0,9%. Pas de quoi redonner le sourire à une industrie qui souffre depuis une décennie. Et 2018 n’a pas été des plus brillantes, avec des coupes claires dans les effectifs de plusieurs enseignes comme Jules et Pimkie. Camaïeu n’est pas non plus au meilleur de sa forme. Le secteur souffre de plusieurs difficultés, d’abord conjoncturelles comme la météo et, plus globalement, le réchauffement climatique : on achète moins de manteaux en hiver…
Tendances de fond
Et puis il y a des tendances de fond, structurelles, sociétales même. 4 consommateurs sur 10 ont ainsi indiqué qu’ils achetaient en fonction de critères éthiques et pour des considérations écologiques. Le pragmatisme est aussi à l’œuvre : les ménages, dont le budget et le pouvoir d’achat ne sont pas extensibles à l’infini, doivent arbitrer entre les achats. Et ce sont souvent les vêtements qui font les frais de ce choix.