En 2018, les Français ont travaillé jusqu’au 27 juillet pour financer les dépenses publiques. Cela peut paraître paradoxal, mais ce n’est qu’à partir d’aujourd’hui qu’ils peuvent enfin jouir du fruit de leur travail, ont calculé les spécialistes de l'Institut économique Molinari.
Les prélèvements obligatoires s’élèvent à 56,73% du salaire brut en France
C’est bien connu : dans tous les pays du monde, avant de pouvoir travailler pour soi, il faut d’abord travailler pour l’État. Cette idée peut sembler farfelue de prime abord, mais à y regarder de plus près, c’est vrai. Les salariés français laissent 56,73% de leur salaire brut en prélèvements obligatoires (charges sociales, impôts). Autrement dit, plus de la moitié de l’année, nous ne travaillons pas pour nous, mais pour financer la dépense publique. Et sur le calendrier de 2018, ces 56,73% tombent le 27 juillet, « jour de libération fiscale et sociale », comme l’appelle l’Institut économique Molinari.
Ce chiffre de 56,73%, calculé par EY, nous permet aussi de nous rendre compte d’une chose : en France, les charges sociales représentent plus que le pouvoir d’achat réel. Étant donné que le salaire annuel brut s’établit à 56 815 euros en moyenne en France, on peut dire qu’un salarié moyen laisse 28 039 euros en charges sociales, et n’a que 24 582 euros en salaire net pour lui. Le fait que le montant des charges sociales dépasse celui des salaires nets est d’ailleurs une situation unique dans l’Union européenne.
Sur 100 euros de pouvoir d’achat, un Français en laisse 131 en prélèvements obligatoires
Étant donné cette pression fiscale et sociale, on peut dire qu’avant de disposer de 100 euros de pouvoir d’achat réel en 2018, le salarié moyen doit faire face à 131 euros de charges et d’impôts en France, contre 84 euros en moyenne dans les autres pays de l’Union européenne. La France détient d’ailleurs le triste record en la matière, puisque notre pays arrive premier dans le palmarès des pays où la pression fiscale et sociale est la plus forte. Pour disposer de 100 euros de pouvoir d’achat, les Autrichiens et les Belges doivent débourser 119 euros en prélèvements obligatoires, les Allemands 109 euros, les Italiens 106 euros, les Suédois 90 euros et les Néerlandais 89 euros.
Il est également intéressant de noter que, pourtant mieux payé que le Suédois ou le Danois, le salarié moyen français dispose de 21% de pouvoir d’achat en moins que le premier et de 33% en moins que le second. Alors que son employeur fait face à un coût du travail du même ordre que dans les pays du Nord de l’Union européenne, le salarié moyen a un pouvoir d’achat intermédiaire entre celui des pays du Nord et des pays du Sud.