Le froid pourrait doper la croissance en France

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Par Laure De Charette Modifié le 23 janvier 2017 à 10h58
Froid Rte Consommation Electrique 2
@shutter - © Economie Matin
0,1%Le PIB pourrait augmenter de 0,1 à 0,2 % de plus qu'en temps normal au premier trimestre 2017.

Il fait froid depuis maintenant une dizaine de jours, on l’a senti. En revanche, ce que l’on n’avait pas vu venir, c’est que cette vague de froid pourrait avoir un impact sur le PIB, l’activité économique de la France, qui pourrait, lui en profiter et donc augmenter plus que prévu au premier trimestre 2017.

La croissance, elle, dégèle

A tel point que le PIB du premier trimestre 2017, dont on connaitra une première estimation fin mars ou début avril, pourrait augmenter de 0,1 à 0,2 % de plus qu’en temps normal, tout cela à cause ou plutôt grâce à la vague de froid inédite qui frappe la France.

On parle en effet de vague de froid inédite et pas seulement d’hiver : les températures sont en ce moment de 6 à 8 ° degrés sous les normales saisonnières. Cette situation qui sort de la normalité aura donc des conséquences économiques.

A qui profite cette baisse inédite des températures ? D’abord aux energéticiens... au sens large : Pour les entreprises de livraison de fuel domestique par exemple, qui n’ont jamais autant travaillé depuis des années... Les fournisseurs de gaz également se frottent les mains, le gaz est en effet la première énergie utilisée en France pour se chauffer avec 50 % de parts de marché...

Un surcoût de 1 milliard d’euros

En revanche, chez EDF cette vague de froid coute cher. Sachant que l’électricité est utilisée dans un ménage français sur trois pour se chauffer, la vague de froid coute cher, très cher à EDF qui est obligé de tirer sur des moyens de production d’énergie qui coutent beaucoup plus cher que l’électricité nucléaire.

Et quand EDF importe de l’électricité c’est à prix d’or : en décembre dernier, on évoquait un surcoût de 1 milliard d’euros si la France était frappée par une vague de froid. Mais cela pourrait être beaucoup plus.

Cette vague de froid fait d’autres gagnants, et d’autres perdants. Le secteur de l’habillement bien sûr se frotte les mains à cause de cette vague de froid. On n’a jamais autant vendu de bonnets, d’écharpes, de doudounes, de gros pulls et de grosses chaussettes, des grosses chaussures d’hiver aussi d’ailleurs.. A tel point qu’à côté des soldes, apparaissent depuis quelques jours des nouvelles collections d’hiver, quand d’habitude ce sont les petites robes et chemisiers de printemps qui occupent ces portiques.

En revanche, d’autres secteurs d’activité souffrent du froid et pas qu’un peu : les restaurateurs, les bars, les cinémas, les théâtres font grise mine car quand il fait aussi froid les gens ne sortent pas..... 2 degrés de température en moins, c’est 1 % de clients en moins... quand on est 8 à 10 degrés en dessous des normales saisonnières, le calcul est vite fait, c’est 4 à 5 % de chiffre d’affaires en moins...

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.