Le tribunal japonais a validé la requête du procureur visant à prolonger la détention de Carlos Ghosn, l’ancien président du conseil d’administration de Renault-Nissan, cette fois-ci pour « abus de confiance aggravé ».
Un montage mêlant une spéculation à titre privé et la trésorerie de Nissan
Détenu au Japon le 19 décembre 2018, Carlos Ghosn restera derrière les barreaux jusqu’au 1er janvier 2019. Les enquêteurs ont besoin de plus de temps pour entendre l’homme d’affaires sur de présumées malversations dont il aurait été à l’origine dans les années 2000. Concrètement, la justice japonaise lui reproche d’avoir utilisé la société Nissan pour absorber ses pertes personnelles sur le marché financier.
Selon le procureur, en 2008 Carlos Ghosn avait essayé de transférer à Nissan une position perdante qu’il avait ouverte sur le marché financier à titre personnel, via son fonds personnel au Liban. Si le montage avait réussi, l’intégration de cette position au bilan de Nissan aurait occasionné une perte de 14,2 millions d’euros à l’entreprise.
Carlos Ghosn : ouverture des marchés en échange de faveurs personnelles ?
S’étant rendu compte que ce montage ne serait pas faisable, selon les informations de la chaîne de télévision japonaise NHK, Carlos Ghosn aurait obtenu d’un milliardaire saoudien un nantissement qui lui a permis de maintenir cette position ouverte (et donc éviter d’engranger une perte). Mais ce qui pose problème à la justice japonaise, c’est que Carlos Ghosn a ensuite monté une co-entreprise avec ce milliardaire saoudien, via laquelle il commercialisait des véhicules Nissan au Proche-Orient.
Durant cette nouvelle détention (appelée « réarrestation » en droit japonais), Carlos Ghosn n’est pas autorisé à recevoir de la visite, si ce n’est ses avocats et le personnel de l’ambassade.