Deux ans après l’entrée en vigueur de la loi anti-gaspillage, les magasins ont pleinement intégré la lutte contre le gaspillage dans leur stratégie, bien que des difficultés subsistent. C’est du moins ce qu’il ressort d’un sondage Ipsos.
Une loi anti-gaspi qui incite à agir
Une étude IPSOS, commandée par Comerso, un des acteurs du domaine de l'anti-gaspillage et de la logistique du don, révèle que deux ans après l'entrée en vigueur de la loi Garot, les grandes surfaces alimentaires ont intégré les pratiques anti-gaspillage, à la fois dans leur stratégie et dans la gestion du cycle de vie de leurs produits. Elles ont notamment mis en place tout un panel, pour minimiser leurs invendus et mieux les valoriser.
L'étude IPSOS commandée par Comerso révèle que 63% des acteurs de ce marché avaient déjà mis en place des actions anti-gaspillage avant la loi. Néanmoins, 35% d'entre eux déclarent que cette loi les a incités à prendre des initiatives et à aller plus loin dans les dispositifs.
Ces derniers consistent à la fois en la mise en place d'actions en amont (meilleure gestion des stocks, sensibilisation, formation du personnel et évolution des pratiques) et à la mise en place en aval d'actions de valorisation des invendus.
Depuis l'entrée en vigueur de la loi, 5,4 actions en moyenne ont été mise en place par magasin. Parmi les initiatives phares sont citées des actions d'accélération des ventes de produits à dates courtes, le don aux associations caritatives ainsi que la valorisation des déchets résiduels.
Sensibiliser le personnel et les clients
Par ailleurs, la sensibilisation est prise très au sérieux : 52% des magasins organisent des formations anti-gaspi pour leurs employés et 32% font appel à un coach spécialisé dans ce domaine. 37% des grandes surfaces alimentaires ont même choisi de mener des actions de sensibilisation en direction des clients.
Ce n'est pas tout : 93% des magasins pratiquent le don aux associations et interagissent en moyenne avec 2,1 associations. 45% d'entre eux sont collectés chaque jour et 64% donnent depuis plus de 3 ans. La majorité des acteurs de la grande distribution (94%) met en avant la dimension sociale du don (en externe et en interne). Une grande partie d'entre eux (79%) s'est également investie dans cette démarche pour des raisons financières (économie fiscale et coût de traitement des déchets). En matière de logistique, 84% des denrées sont collectées par les associations elles-mêmes et 16% par des sociétés externes.
L'objectif des magasins est de diminuer au maximum les déchets, mais il reste toujours une part incompressible. 60% d'entre eux déclarent avoir mis en place un tri bio-déchets. Il s'agit sans surprise des hypermarchés qui se doivent d'être en adéquation avec le cadre légal en vigueur. 10% des magasins seulement pratiquent la valorisation des bio-déchets par des filières spécifiques. Des progrès doivent donc encore être réalisés. Là encore, le développement d'un écosystème de partenaires au service de cette approche durable (logisticiens, spécialistes de la collecte et de la méthanisation, agriculteurs...) permettra aux magasins d'aller plus loin.