Dans les semaines qui viennent, Amazon devrait lancer son propre service de livraison, qui réduira la dépendance de l’enseigne vis-à-vis des transporteurs tiers d’une part, et lui permettra de réaliser des bénéfices supplémentaires en transportant les colis d’autres e-commerçants d’autre part.
Amazon, raflera-t-il la chasse gardée d’UPS et FedEx ?
Selon les informations du Wall Street Journal, Amazon s’apprêterait à lancer son propre service de livraison, baptisé « Shipping With Amazon ». Dans le cadre de ce dispositif, qui devrait être testé dans un premier temps à Los Angeles avant fin février 2018, Amazon devrait non seulement assurer davantage de ses livraisons par ses propres moyens, mais aussi proposer ses services de transporteur à des commerçants tiers. Le pari d’Amazon est de réduire le nombre de ses camions partant à moitié vides en les remplissant de produits d’autres commerçants qui ont besoin de les livrer sur la même zone. Pour ces derniers, l’intérêt de recourir aux services d’Amazon devrait être ses prix plus avantageux que ceux de la concurrence.
À l’annonce de la nouvelle, les actions des principaux logisticiens américains (dont Amazon utilise encore à ce jour les services) ont chuté en Bourse : le titre UPS a perdu 2,65 % tandis que celui de FedEx a baissé de 1,66 % en une journée. Cependant, à regarder les chiffres, cette panique boursière apparaît sans fondement, puisqu’Amazon représente seulement 6 % du chiffre d’affaires d’UPS et 3 % du chiffre d’affaires de FedEx. Lors de sa dernière conférence téléphonique avec les analystes, où les rumeurs concernant ce lancement ont été évoquées, les dirigeants de FedEx ont d’ailleurs tenu à assurer qu’aucun des clients du transporteur ne représentait plus de 3 % de son chiffre d’affaires.
Amazon n’a plus confiance dans les transporteurs établis
Le projet d’Amazon de mettre en place son propre système de livraison remonte à décembre 2013. Cette année-là, la période des fêtes a été gâchée pour de nombreux Américains, les partenaires logistiques de l’enseigne ayant livré bon nombre de commandes en retard. Selon le Wall Street Journal, qui cite des sources anonymes au sein d’Amazon, le nombre de commandes ne cessait de croître, et les dirigeants de l’enseigne ont conclu que les transporteurs existants n’étaient plus en mesure de gérer un tel volume, et encore moins d’assurer la livraison sous 48 jours, 7 jours sur 7, d’où la décision de lancer un transporteur « maison ».
À ce jour, Amazon dispose déjà d’une flotte de camions, mais aussi de 30 avions-cargo aux couleurs de l’enseigne. Une plateforme de fret aérien pouvant accueillir jusqu’à 100 avions est par ailleurs en construction à l’aéroport de Cincinnati pour le compte d’Amazon.
Le projet a l’air très ambitieux, mais ce qui est sûr, c’est qu’Amazon ne manque pas de fonds pour le mettre en œuvre. En 2017, la firme a réalisé un chiffre d’affaires de 178 milliards de dollars et a dégagé une marge de 3 milliards de dollars, portant sa trésorerie disponible à 20 milliards de dollars.