C’est en tout cas ce que demande Nicolas de Tavernost, président de M6. Dans une interview livrée au JDD, il explique que les chaînes du service public ne devraient plus s’aligner sur le modèle des chaînes privées.
Nicolas de Tavernost demande un service public à l’anglaise.
Lors d’un entretien accordé au JDD le 11 février 2018, le président de M6 demande à ce que France Télévisions suive le modèle de ses équivalents britanniques et espagnols qui ne diffusent aucune publicité. Retirer au service public ses annonceurs permettrait selon Nicolas de Tavernost de le laisser se concentrer sur ses missions.
Cette requête fait notamment suite aux mesures qu’avait envisagées Delphine Ernotte en 2017 pour assainir le budget de France Télévisions. Parmi elles, la reprise des publicités après 20h devait combler la baisse du budget de l’audiovisuel public de 80 millions d’euros en 2018. Ces propositions avaient cependant été refusées par le CSA.
La publicité, une source de financement nécessaire pour M6
Sur les onze premiers moins de l’année 2017, d’après le baromètre publié par le Centre national des cinémas et de l’image animée (CNC) en novembre, le volume de publicité diffusée et les investissements publicitaires bruts ont augmenté respectivement de 4,8 % et 6,2 % par rapport à 2016. Or, M6 fait partie des chaines dont les diffusions et les revenus publicitaires ont le plus augmenté en quantité.
Ainsi, entre novembre 2016 et novembre 2017, ce sont environ 114 heures de plus qui ont été consacrées à la publicité sur M6, passant de 3,14 millions de secondes de publicité à 3,56 millions (soit près de 1 000 heures). Cela correspond à des investissements bruts des publicitaires de plus d’1 milliard 900 millions d’euros sur les 11 premiers mois de 2017, soit 150 millions de plus qu’en 2016. La chaine se positionne donc largement devant ses concurrentes et notamment le service public, qui ne reçoit « que » 500 millions d’euros bruts d’investissements, mais très largement en dessous de TF1, leader dans le domaine avec plus de 3 milliards 200 millions d’euros d’investissements publicitaires bruts.