Washington a annoncé qu’il comptait mettre fin à sa contribution à la station spatiale internationale. La Maison Blanche peut-elle réellement vendre la base à des groupes privés ? Qu’adviendra-t-il de la station ?
Washington veut faire de l'ISS une station commerciale
L’ISS, ou station spatiale internationale, a été mise en orbite en 1998. Elle est un assemblage de laboratoires nationaux pour lesquels chaque Etat donne sa contribution. Les Russes possèdent une partie de la station, les Etats-Unis ont leur module Destiny, Les Japonais ont Kibo et l’Europe a Columbus. Cependant, le gouvernement américain a annoncé qu’il arrêterait de financer ce projet en 2025. Cela ne signifie pas que l’ISS sera abandonnée mais que la Nasa doit préparer des partenariats pour en faire une potentielle plateforme commerciale. A terme, ce ne seront peut-être plus les Etats mais des sociétés privées qui entretiendront le site.
L’objectif, défini par l’administration Trump et notamment partagé par Buzz Aldrin, célèbre astronaute américain pilote du module Apollo 11, est de se focaliser sur des missions vers La Lune et vers Mars. Cette volonté ne date pas de l’élection de Trump mais de l’après-Bush. En effet, Obama était également en faveur d’un retrait des Etats-Unis du projet ISS.
Il est peu probable que la base soit vendue pour autant
Malgré cette annonce fait au Washington Post, les Etats-Unis ne sont pas en moyen de décider seuls de l’avenir de la station spatiale internationale, ni même de leur non-participation financière au projet. Un cadre juridique, signé en 1998, définit les règles de financement et de sortie du pacte. Il stipule qu’un Etat membre a le droit de se retirer de l’accord, mais ne lui permet pas de remplacer sa contribution par celle d’investisseurs privés. Il faudrait que cet accord soit modifié ou qu’un vote unanime des Etats membres l’autorise. Or, avec plus de 100 milliards de dollars déboursés, les Etats-Unis sont ceux qui ont investi le plus dans ce site et sont plus que nécessaires au maintien de l’ISS en activité.
Néanmoins, ouvrir l’entretien de la station spatiale internationale à des entreprises privées ne serait pas une décision inédite. Space X et Orbital ATK prennent en charge actuellement le ravitaillement de la station, tandis que Bigalow Aerospace a installé son propre module dans la base. Les déclarations de Washington s’inscrivent ainsi dans la continuité de cette politique. De plus, la NASA compte s’occuper d’autres dossiers car l’ISS ne restera pas éternellement en orbite autour de la Terre. Elle devait initialement servir jusqu’en 2016, mais a été prolongée deux fois jusqu’en 2024 en raison de ses apports dans le domaine scientifique.