La directrice du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde, l'une des femmes les plus puissantes de la planète, a accordé un entretien exceptionnel au Parisien-Aujourd'hui en France à Washington DC, siège du FMI.
"Incertitude, déséquilibre et appauvrissement de la France"
Parmi ses deux phrases chocs, on retiendra qu'elle estime avoir "été peut-être trompée" au sujet de l'affaire Tapie, et qu'elle pense qu'"une sortie de l'euro ouvrirait une période de très grave incertitude", n'en déplaise aux partisans du Front National, parti d'extrême-droite qui prévoit d'organiser un référendum, en cas d'arrivée au pouvoir, sur la sortie de l'Euro.
Ainsi d'après Christine Lagarde, "l'hypothèse d’une sortie de l’euro qu’envisagent certains candidats ouvrirait, à court terme, une période de très grave incertitude, de grand déséquilibre et d’appauvrissement de la France".
Quant à savoir si elle pourrait un jour revenir en politique en France à de hautes fonctions, elle déclare : "J’ai encore quatre ans à faire. Je n’ai jamais fait de plans sur la comète, donc on verra, mais j’en doute profondément. Mon expérience en France a été extraordinaire mais douloureuse. La politique est un monde trop violent".
"J’ai peut-être été trompée"
Autre sujet qu'elle aborde : son rôle dans l'affaire tapie. Elle a été condamnée, comme le rappelle Le Parisien, par la Cour de justice de la République en décembre 2016, mais dispensée de peine. A la question "Regrettez-vous votre décision de n’avoir pas fait appel de l’arbitrage rendu en faveur de Bernard Tapie qui a touché, en 2008, 404 M€ pour solder son litige avec le Crédit lyonnais", elle répond : "J’ai peut-être été trompée dans toute cette affaire. Je le saurai un jour, j’espère". Pour autant, elle dit qu'elle "ne regrette absolument pas la décision" prise à l’époque.
Christine Lagarde a été élue à la tête du FMI après le scandale Dominique Strauss-Kahn en 2011. L'ex-ministre de l’Economie sous Nicolas Sarkozy a ensuite été réélue pour un deuxième mandat l’été dernier.