La croissance française ne sera pas de 2% cette année. L'estimation du gouvernement a volé en éclat depuis qu'il se confirme que l'activité tourne au ralenti depuis le début de l'année.
Bruno Le Maire, invité de France Inter ce lundi 10 septembre, a convenu que la prévision de 2% de croissance du gouvernement ne pouvait plus tenir. De fait, l'estimation officielle est désormais de 1,7%, ce qui est aussi le pronostic de l'Insee (la Banque de France, plus optimiste, table sur une croissance de 1,8%). Selon le ministre de l'Économie, la faute en revient au prix du pétrole en gausse, la dépendance de la France aux importations (la balance commerciale est toujours dans le rouge), mais aussi les grèves au printemps qui ont « coûté » 0,1 point de croissance.
Menace sur les 3% de déficit
Ces aléas de conjoncture n'ont pas aidé une croissance atone durant les deux premiers trimestres. Le patron de Bercy tente toutefois de relativiser : « la moyenne des dix dernières années c'est 0,8%. Donc, ce n'est pas si mal », a-t-il affirmé. Certes, mais cela a aussi pour conséquence de dégrader le déficit public : au lieu des 2,3% annoncés pour 2018, le déficit public devrait s'établir à 2,6%. Bruxelles surveille cette hausse d'un mauvais œil… Bruno Le Maire a toutefois certifié que la France ne franchirait pas le seuil des 3% en 2019. « Nous continuerons à respecter nos engagements européens », indique-t-il.
Une dette à 100%
Autre chiffre inquiétant, la dette : elle tourne désormais autour des 100%… « C'est l'héritage de choix faits il y a plusieurs années qui ont amené le niveau de dette française autour de 90-95% et toute la politique que nous menons vise à réudire cette dette en créant de la croissance », explique Bruno Le Maire, qui entend poursuivre une politique visant à « libérer » la croissance des entreprises et « mieux rémunérer les salariés ».