Le secteur financier britannique, majoritairement basé dans la City de Londres, se prépare à des lendemains difficiles à en croire un haut responsable de la Banque d'Angleterre.
Les banques et les assurances installées à Londres voient en effet d'un très mauvais œil la perte probable du passeport financier qui leur permet de commercer sans contraintes avec le reste du continent européen. Plusieurs établissements n'ont d'ailleurs pas attendu les négociations entre Londres et Bruxelles qui aboutiront au départ du Royaume-Uni en mars 2019. Ils ont choisi des points de chute continentaux, qu'il s'agisse de Francfort, de Dublin ou de Paris. Et cela ne devrait pas s'améliorer au fur et à mesure que se rapproche l'échéance.
Plan de secours
Sam Woods, directeur général de l'Autorité prudentielle de régulation de la Banque d'Angleterre (BoE), a admis devant une audition à la commission de la Chambre des Lords que le secteur financier pouvait perdre à court terme 10 000 emplois. Cette estimation se base sur des « plans de secours » envoyés par les banques et les assurances en cas de sortie de l'Union européenne sans période de transition. Ce haut dirigeant dit toutefois qu'il serait « surpris » si le chiffre de 10 000 s'avérait.
En tout, de 65 000 à 75 000 emplois perdus
Il a aussi tenu à remettre ce chiffre en perspective : il ne représente en effet qu'1% des emplois financiers du pays, et 2% seulement des emplois dans les secteurs de la banque et de l'assurance. Plus inquiétant pour la City de Londres et pour l'économie du pays en général, Sam Woods a aussi confirmé une fourchette établie par la BBC qui estime les pertes d'emplois financiers — très qualifiés et très bien payés — entre 65 000 et 75 000 sur le long terme. Une perte lourde pour le Royaume-Uni.