Gaspillage de médicaments : la vente à l’unité testée dans quatre régions

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 21 août 2014 à 13h00

La vente à l'unité de médicaments, notamment d'antibiotiques, est entrée en phase de test dans quatre régions françaises : l'Ile-de-France, PACA, Lorraine et Limousin. Cette réforme devrait permettre de faire faire des économies aux ménages ; et à l'Assurance Maladie également.

Une centaine d'officines concernées par la vente à l'unité

La réforme vise une généralisation de la vente à l'unité des médicaments sur tout le territoire français mais, pour l'instant, la phase de test se cantonne à une centaine de pharmacies. Elles sont réparties sur les quatre régions-test choisies pas le ministère de la Santé.

Initialement, c'étaient entre 200 et 600 pharmacies qui devaient tenter l'expérience, pour une meilleure appréciation des effets de la réforme, notamment sur les caisses de l'Assurance Maladie dont le déficit a atteint un record en 2013 : 12,5 milliards d'euros. Mais finalement ce ne sont que 100 pharmacies qui sont concernées. Elles devraient être recrutées par l'Inserm pour le 8 septembre 2014.

La réforme, elle, est passée depuis quasiment un an, ayant obtenu le feu vert en octobre 2013.

Médicaments à l'unité : les antibiotiques au cœur de la mesure

La vente à l'unité de médicaments ne devrait pas se généraliser pour tous les types de médicaments mais rester cantonnée aux antibiotiques. Ceux-ci représentent la grande majorité des médicaments non utilisés en France. La DGS estime que 20% des médicaments que les Français ont dans leurs armoires sont des antibiotiques.

Il est en effet courant que la quantité d'antibiotiques délivrée par les pharmacies, contraintes par quantités dans les boîtes, soit supérieure à celle réellement nécessaire pour le traitement. Avec une double conséquence.

D'une part, cela entraîne un surcoût pour le patient et l'Assurance Maladie mais cela entraîne aussi la tentation de l'automédication par antibiotiques. Et cette automédication, néfaste pour l'organisme, peut entraîner le développement d'une forme de résistance chez les bactéries.

Un surcoût pour les pharmacies, mais une réforme appréciée par les patients

Le gros problème de cette réforme est le surcoût que devront endurer les pharmacies : les antibiotiques vendus à l'unité devront être manipulés par les pharmaciens. La FSPF, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, estime ce surcoût à un euro par jour et par patient. Le gouvernement a mis donc en place une mesure compensatoire.

Les pharmacies qui accepteront de tester la vente de médicaments à l'unité se verront gratifiées d'une somme entre 500 et 1 500 euros par an. La somme sera versée en fonction du nombre d'antibiotiques vendus dans l'année.

Et s'il faudra un laps de temps avant que les malades s'habituent à ce nouveau type de vente, ils sont, selon un sondage Ifop, très favorables à sa mise en place. Pour 83% des interrogés la vente à l'unité devrait permettre de réduire le gaspillage tandis que pour 81% estiment que la réforme permettra de moins dépenser en médicaments.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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