Démission du gouvernement, Manuel Valls reste aux commandes

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 25 août 2014 à 14h15

Ce lundi 25 août 2014 le monde politique français subit un raz-de-marée à quelques jours de la rentrée. Après les critiques virulents du ministre de l'Economie Arnaud Montebourg et du ministre de l'Education Nationale Benoit Hamon à l'encontre de la politique du gouvernement pendant le week-end, le gouvernement a démissionné, ou plutôt, Manuel Valls a présenté la démission de son gouvernement moins de cinq mois après son arrivée aux affaires. François Hollande lui a confié la charge de constituer au plus vite une nouvelle équipe.

Une démission acceptée par François Hollande

Il ne manquait plus que ça : le gouvernement Valls I, mis en place le 31 mars 2014, vient de tomber. L'équipe du Premier ministre n'aura pas tenu 5 mois et, surtout, n'a pas résisté aux critiques de son propre ministre de l'Economie.

Manuel Valls a présenté la démission de son gouvernement ce lundi 25 août 2014, démission acceptée dans la foulée par le Président de la République qui n'a toutefois pas souhaité changer de Premier ministre.

Un nouveau gouvernement Valls II devrait donc être présenté rapidement au chef de l'Etat.

La réduction du déficit : le point de conflit

La chute du gouvernement a été provoquée par les critiques virulentes qu'Arnaud Montebourg a formulées à l'encontre de la politique économique du gouvernement Valls, dont il est pourtant.. le ministre de l'Economie ! Celui-ci s'est employé de toutes ses forces, et sans succès, à réduire le déficit public de la France afin d'être en accord avec les objectifs de Bruxelles d'un déficit de moins de 3% pour les pays de la zone euro.

Cette politique, pour Montebourg, n'est pas celle qu'il faut pour relancer l'économie du pays, en berne. La croissance a été nulle au deuxième trimestre 2014 et les prévisions de l'Insee ne tablent plus que sur 0,4 % de croissance pour le pays, là où l'exécutif prévoyait 1% en début d'année.

Première analyse de la situation par Jean-Baptiste Giraud, directeur de la rédaction d'Economie Matin :

1) Manuel Valls ne supporte pas la contradiction, les dissensions, il veut que l'on marche droit. Or, la moitié de son gouvernement lui échappait déjà, en particulier Montebourg et Hamon. Il a posé un ultimatum à François Hollande : c'est eux, ou c'est moi.

2) La situation économique qui se dégrade à vitesse accélérée conduit Manuel Valls à envisager un nouveau scénario : celui d'un gouvernement de techniciens plutôt que de politiques, pour couper court au problème des luttes de courants politiques au sein de la gauche.

3) Cette démission du gouvernement est une opération de la dernière chance pour le tandem opportuniste Valls-Hollande, destinée à tenter de reprendre le contrôle de la majorité, avant une dissolution.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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