C'est Christine Lagarde elle-même qui a annoncé la nouvelle : la Justice française l'a mise en examen pour "négligence" dans l'affaire Tapie.
La Cour de Justice de la République, seule compétente pour juger d'affaires concernant des ministres ou ancien ministres dans le cadre de leurs fonctions, reproche à l'ancienne ministre de l'Economie et des Finances d'avoir utilisé une procédure d'arbitrage pour trancher dans l'affaire qui opposait le Crédit Lyonnais à l'ancien homme d'affaires Bernard Tapie au sujet de la vente forcée d'Adidas. L'arbitrage avait reconnu le préjudice de Bernard Tapie et octroyé 400 millions d'euros de dommages et intérêts.
Les juges de la CJR soupçonnent l'ancienne ministre de l'Economie et des Finances d'avoir utilisé la procédure d'arbitrage en 2008, quelques mois après l'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, pour masquer un "deal" avec Bernard Tapie. Celui-ci avait apporté son soutien au candidat de l'UMP pendant la campagne présidentielle.
Christine Lagarde dispose, de par sa fonction de directrice générale du FMI, d'une immunité diplomatique, à laquelle elle a pourtant choisi elle-même de renoncer pour pouvoir se défendre. En mai 2013, la porte-parole du gouvernement d'alors, Najat-Vallaud-Belkacem, avant déclaré avoir "tendance à considérer" qu'en cas de mise en examen de Christine Lagarde, celle-ci se verrait "sans doute" demander par le FMI de quitter son poste.
Pour l'heure, il n'est pas prévu de réunion du conseil d'administration du FMI, seul à même de demander sa démission.