L’intérim, une forme d’emploi qui attire surtout des profils peu qualifiés, s’avère plus souvent une situation pérenne qu’une étape menant à un emploi durable. C’est l’un des enseignements des « Regards Croisés sur l'Intérim », une étude annuelle de l'Observatoire de l'Intérim et du Recrutement.
L’intérim, un secteur très masculin
De manière générale, l’intérim est un domaine très masculin. Sans surprise, le secteur qui emploie le plus d’hommes (95 %) est le BTP, suivi de près du secteur des transports (89 % d’employés hommes). À l’inverse, les femmes sont majoritaires dans le commerce (55 %). C’est d’ailleurs le seul secteur qui compte plus de femmes que d’hommes. Par ailleurs, bien que toujours moins nombreuses que les hommes, les femmes sont très présentes dans les services (46 %).
Les ouvriers, rois de l’intérim
Autre enseignement majeur de cette étude : les profils non qualifiés et les ouvriers constituent l’essentiel des intérimaires. Le secteur qui compte le plus d’ouvriers non qualifiés est l’industrie (47 %), 32 % de la main-d’œuvre dans ce secteur étant constituée d’ouvriers qualifiés. Ils représentent d’ailleurs la moitié des effectifs du BTP, les ouvriers non qualifiés en composant 36 %. Dans le commerce, les ouvriers non qualifiés sont majoritaires (41 %), les ouvriers qualifiés représentant 25 % et les employés 26 %. Le commerce est d’ailleurs le secteur qui compte le plus d’employés.
L’intérim : un choix pour certains, une contrainte pour d’autres
Au moment de l’inscription en agence d’intérim, la grande majorité des personnes étaient sans emploi et avaient besoin de trouver rapidement un emploi, même précaire. Mais dans certains secteurs, travailler en tant qu’intérimaire est davantage un choix qu’une contrainte. C’est le cas du commerce et du BTP : 26 % et 21 % des intérimaires respectivement y travaillent par choix, parce que cette forme d’emploi leur convient le mieux. Dans le commerce, 20 % des intérimaires sont d’ailleurs étudiants, de même que 18 % des intérimaires travaillant dans l’industrie.
Un an après leur inscription en agence d’intérim, la moitié de ces publics étaient toujours intérimaires. Dans l’industrie et le BTP, le part des intérimaires restés intérimaires dépasse la moyenne (52 % et 53 % respectivement). Dans le secteur des transports, le pourcentage atteint même 57 %. Les secteurs où les intérimaires ont été le plus nombreux à accéder à un emploi classique (CDD ou CDI) un an plus tard sont les services (20 %) et le commerce (21 %).