L'ensemble de la classe politique tente de minimiser le coût, pour l'Union Européenne, de l'embargo mis en place par Vladimir Poutine et visant les produits alimentaires en provenance des pays ayant adopté des sanctions contre la Russie. Mais un document publié par la Commission européenne chiffrerait à 5 milliards d'euros par an les pertes. Un coup dur pour une filière déjà en crise.
Un embargo sur fond de guerre froide
La situation en Ukraine ne s'améliore pas. Au contraire, elle se dégrade. Du coup, les alliés du « bloc ouest » ont adopté des sanctions contre la « Mère Russie » qui n'a pas manqué de riposter : le 7 août 2014 Poutine annonçait la mise en place d'un embargo sur l'agroalimentaire de l'Union Européenne, des Etats-Unis et d'autres pays.
La Commission Européenne a chiffré cet embargo et son coût pour l'UE : une perte, en exportations, de près de 5 milliards d'euros par an. La France, bien entendu, est touchée également même si la filière viticole a été épargnée.
Selon les estimations, la France exporterait entre 600 millions et 1 milliard d'euros de produits vers la Russie.
L'UE débloque des fonds, mais cela risque de ne pas suffire
En réponse à l'embargo, et pour soutenir une filière déjà en déclin, l'agriculture, l'Union Européenne a débloqué une partie de l'enveloppe de 420 millions d'euros dédiée aux crises. Une enveloppe prévue dans le cadre de la PAC, la Politique Agricole Commune.
125 millions d'euros d'aides seront donc disponibles cette année, soit 2,5% des pertes estimées par la Commission Européenne. Pas de quoi réjouir les agriculteurs.
D'autant plus qu'entre Moscou et le « bloc ouest », la situation est de plus en plus tendue : la France a annoncé qu'elle n'allait pas vendre ses navires Mistral à Poutine et ce dernier a, quelques jours auparavant, menacé de couper la fourniture de gaz pour l'Europe.