On vous dit que les entreprises n'ont plus d'argent et ne peuvent pas investir ? si c'est peut-être vrai pour les PME et les TPE, les grands groupes, eux, ne se sont jamais aussi bien portés. Sur le seul continent européen c'est sur près d'un trilliard d'euros (soit mille milliards) qu'elles sont assises selon une étude du cabinet Deloitte publiée le lundi 15 septembre 2014. Naturellement, cette somme astronomique (équivalente à 50% de la dette française), n'est pas uniformément répartie. Ce serait trop simple sinon.
17% des entreprises détiennent 75% de la somme
Selon le cabinet Deloitte la somme totale du cash détenu par les entreprises européennes cotées serait d'exactement 936 milliards d'euros. C'est ce qu'elles ont sur leurs comptes bancaires. Une somme record jamais vue jusque-là.
Cette somme est 40% plus élevée qu'en 2007 à la veille de la crise économique mondiale, et quasiment trois fois plus élevée qu'en l'an 2000, il y a seulement 14 ans. En moyenne, cela fait une disponibilité, en Cash, de 170 millions d'euros par entreprise.
Les disparités sont toutefois très fortes, d'après Deloitte... seules 17% des entreprises cotées détiendraient près de 75% de la somme, soit environ 750 milliards de dollars. Et parmi les 17% en question, seules 5% ont une disponibilité en cash de plus d'un milliard d'euros.
L'énergie et l'industrie détiennent plus de 50% du pactole
Sans surprise, c'est dans l'industrie et l'énergie que les sommes détenues sont les plus importantes : 325 milliards d'euros pour l'industrie, 256 milliards d'euros pour les énergéticiens. C'est d'ailleurs dans ces deux domaines qu'on trouve les entreprises avec le plus de liquidités du Cac40.
Le groupe pétrolier Total, le constructeur Renault et l'aviateur Airbus sont les trois grands groupes français qui ont le plus de cash dans leur trésorerie : plus de 5 milliards d'euros chacun. On peut alors se demander pourquoi l'investissement ne repart pas.
En fait, selon Deloitte, 59% des entreprises européennes pensent investir dans les 12 prochain mois... avec là aussi des différences : en France, elles ne sont que 26% à vouloir investir à court terme, alros qu'en Allemagne elles sont 37%.
Les entreprises françaises sont par contre beaucoup plus généreuses avec les actionnaires : 11% veulent les récompenser... en Allemagne elles ne sont que 3% à vouloir le faire.