Vous trouvez les péages trop chers et vous pensez que les sociétés qui gèrent les autoroutes gagnent beaucoup plus qu'elles ne dépensent en entretien et gestion ? Vous avez parfaitement raison de le penser et ce n'est pas le côté râleur des Français qui vous fait penser ça. En fait, même l'Autorité de la Concurrence le pense dans un rapport rendu le 17 septembre 2014.
Des revenus bien supérieurs aux coûts
L'Autorité de la Concurrence est elle-même restée stupéfaite par les résultats de ce rapport. Bruno Lasserre s'en excuserait presque : « Nous n'avons pas voulu faire un rapport à charge » écrit-il, mais il n'aura pas pu faire autrement : « c'est la vérité des chiffres qui s'est imposée ». Mauvaise nouvelle pour les groupes privés Eiffage, Vinci et Abertis qui gèrent quasiment l'ensemble des autoroutes de France.
Cette rentabilité ? Quasiment un quart du prix payé par l'automobiliste. L'Autorité de la Concurrence estime que pour 100 euros payés, entre 20 et 24 euros sont un bénéfice net pour les groupes. Un aller-retour Paris Marseille revient à environ 114 euros en péages et donc environ 30 euros de bénéfice net... Les grandes vacances se révèlent donc être une manne financière gigantesque pour les gestionnaires.
21,7% de hausse en dix ans
L'Autorité de la Concurrence épingle notamment la hausse du tarif des péages qui est largement supérieure à la hausse de l'inflation. La hausse devrait être entre 80 et 85% de l'inflation mais les groupes bénéficient également d'une compensation pour les investissements prévus sur les autoroutes. Au total, en dix ans, les prix des péages ont augmenté de 21,7%.
On pourrait alors penser que cette hausse est proportionnelle à la hausse du nombre de voitures, donc du trafic et donc des dépenses... mais ce n'est pas le cas. En fait le trafic n'a augmenté que de 4,1% depuis 2007.