Le gouvernement a prévu de présenter la réforme de l’assurance-chômage le 17 juin 2019. Mais il dévoilera les grandes lignes le 12 juin, et on apprend déjà qu'il pourrait durcir les conditions d’accès à l’indemnisation du chômage.
Assurance-chômage : un durcissement des conditions d'accès
Avant même que la réforme de l’assurance-chômage ne soit présentée, le journal Les Échos dévoile quelques secrets. Le gouvernement pourrait ainsi annoncer un durcissement des conditions d’accès à l’assurance-chômage. Au final, pour être indemnisé, il faudra travailler six mois sur les 24 mois précédant la fin de son contrat. Or, jusqu’à présent, il fallait compter quatre mois durant les 28 mois précédant la rupture du contrat, et 36 mois au-delà de 53 ans.
En outre, le gouvernement devrait mettre en place un bonus-malus pour les employeurs qui abuseraient des contrats courts et une dégressivité des allocations, au bout de six mois, pour les cadres les mieux rémunérés, sans plus de précisions. La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, souhaite donner des moyens supplémentaires à Pôle emploi et s'explique : « Moins de droits d’un côté, mais plus de moyens pour l'accompagnement de l’autre ».
Le mode de calcul sur une base mensuelle ?
En revanche des questions restent sans réponse comme celles concernant les fourchettes de variations des cotisations chômage patronales ou encore le futur des formules de calcul de l’allocation-chômage, du cumul allocation-revenu du travail ou de rechargement des droits. Le gouvernement montre qu'il veut supprimer les règles qui pourraient inciter les chômeurs à ne pas retrouver un emploi durable.
Selon Muriel Pénicaud, un chômeur sur cinq « obtiendrait plus lorsqu’il ouvre ses droits que la moyenne de ses salaires antérieurs ». Le gouvernement pourrait revoir le mode de calcul de l’allocation sur une base mensuelle et non plus journalière. Pour rappel, en moyenne, un chômeur sans aucune activité touche 1 023 euros par mois.
Combien de personnes sont-elles concernées ? Difficile à dire, mais une simulation de l'Unédic, réalisée à la demande des partenaires sociaux, avec un passage à quatre mois travaillés sur 24, encore inférieurs au projet du gouvernement, 11% des allocataires seraient impactés, soit 236.000 dont la plupart des précaires. Au total, 160 millions d'euros d'économies seraient faites.