Ce n’est un mystère pour personne : les géants du web, les fameux GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple), ne payent pas le dixième des impôts qu’ils devraient régler en Europe. Mais la donne pourrait changer…
Une "taxation réelle"
Le couple franco-allemand veut s’emparer de la patate chaude : faire payer aux multinationales implantées dans l’Union Européenne des impôts, à la hauteur de leurs bénéfices réalisés sur le territoire.
Comment s’y prendre ? Lors d’une réunion de l’UE prévue en Estonie en septembre, les deux pays, qui militent pour une « taxation réelle » des multinationales installées sur le continent, vont faire des propositions communes. Bruno Le Maire, le ministre français de l’Économie, évoque des propositions visant à édicter des « règles plus simples ».
L’objectif est simple : faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat, lesquelles en ont cruellement besoin, ou en termes plus diplomatiques, « défendre plus fermement ses intérêts économiques ».
« Vous ne pouvez pas générer de bénéfices sur vos activités en France ou en Europe sans payer les taxes que d’autres entreprises — françaises ou européennes — acquittent » a-t-il déclaré dans une interview à Bloomberg.
Une question d'intérêts
Lors des rencontres économiques d'Aix-en-Provence, en juillet, Bruno Le Maire avait déjà déclaré vouloir faire payer les GAFA : « Je reviens du G20 de Hambourg et je peux vous dire que l'époque actuelle n'est pas une époque pour les faibles (...) Quand vous êtes face à M. Poutine, face à M. Trump ou face à M. Erdogan, et bien, il est temps que l'Europe se ressaisisse, qu'elle défende ses intérêts, qu'elle fasse payer à Google, Amazon et Facebook les impôts qu'[ils] doivent aux contribuables européens ».
La Commission Européenne est elle aussi bien décidée à monter au créneau. Elle a récemment demandé à Apple de rembourser 13 milliard d'euros d'arriérés fiscaux à l'Irlande.