Face à l'Assemblée nationale, mercredi 12 juin, Édouard Philippe a révélé la feuille de route de l'acte II du quinquennat à travers plusieurs annonces.
Pour la 34e déclaration de politique générale de la Ve République, Édouard Philippe a pris la parole pendant une heure ce mercredi 12 juin devant l’Assemblée nationale.
Une remise d'impôts de 350 euros
Et on peut dire que ces premiers mots ont marqué les esprits : « Voilà deux ans que nous gouvernons et il y a toujours urgence », a entamé le Premier ministre, avant de détailler le calendrier politique de la fin du quinquennat. Impossible pour lui de ne pas évoquer la crise des Gilets qui dure depuis huit mois en France. « En novembre dernier, nous avons rencontré la colère. […] Elle vient de loin, et bien des démocraties l’ont ressentie dans des formes variées. C’est à nous qu’elle était en premier adressée, et elle nous rappelait à notre promesse de promouvoir le travail et de lutter contre les injustices. »
Premier constat : les projets de réformes de l'assurance-chômage et des retraites, de loi bioéthique autorisant la PMA pour toutes et de l'administration ont été confirmés. Puis, il a tenté de défendre les actions de son gouvernement qui a, selon lui, « beaucoup fait depuis deux ans même s'il nous reste beaucoup à faire ». Il s'est également exprimé sur « la justice sociale ». D'ici la fin du quinquennat, la première tranche de contribuables devrait bénéficier d'une remise de l'impôt d'environ 350 euros. Une mesure qui représente une baisse de 27 milliards d'euros dans les recettes de l'État.
Vers une accélération écologique ces prochains mois
Promesse du candidat Emmanuel Macron, la taxe d'habitation devrait bien être supprimée pour l'ensemble des résidences principales d'ici 2023. Puis, le Premier ministre a abordé un sujet sensible, l'immigration. Il a insisté sur une volonté politique de « lutter avec fermeté contre les abus » au droit d'asile, notamment en réformant l'espace Schengen.
Sont-ce les résultats des Européennes et la poussée des écologistes (13,5 %) qui ont entraîné Édouard Philippe à parler ainsi ? Une chose est sûre il a affiché sa détermination et celle de son gouvernement sur le volet écologique : « Ces douze prochains mois seront ceux de l’accélération écologique. Le premier axe sera de rendre plus propre notre économie, et tout d’abord notre manière de produire notre énergie et de nous déplacer. Je souhaite que les deux projets de loi soient votés avant l’été ».
Et de conclure ainsi le sujet comme pour démontrer une prise de conscience au sommet de l'Etat : « Plus personne aujourd’hui n’a le monopole du vert, et c’est aussi cela le dépassement des anciens clivages ». Pour preuve, le projet de loi de lutte contre le gaspillage sera inscrit dans les trois « priorités » de l'Assemblée nationale pour la rentrée en septembre. Le Premier ministre a indiqué par ailleurs que les propositions « les plus puissantes » de la convention citoyenne pour la transition écologique, voulue à l'issue du grand débat, pourraient être soumises « à référendum ».