Fin de l'histoire pour la SNCM, semble-t-il, après la demande de remboursement anticipé de prêt formulée par Transdev et Veolia. En grande difficulté, la compagnie maritime ne survivra pas à ce paiement et devrait fermer les portes. Sauf changement d'avis des créanciers, le dépôt de bilan pourrait survenir dès lundi 3 novembre 2014.
Transdev tourne sa veste et fait plonger la SNCM
La SNCM doit 14 millions d'euros à Veolia et 103 millions d'euros à Transdev, société détenue par Veolia et la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) qui possède 66% du capital. Une créance de 127 millions d'euros que les deux entreprises ont demandé à la SNCM dans un courrier daté de mercredi 29 octobre 2014.
Pierre Maupont, délégué CFE de la SNCM, s'étonne pourtant de cette demande, surtout de la part de Transdev. Celle-ci avait « accepté en juin de reconduire le prêt pour un an », notamment car la SNCM aurait dû récupérer 72 millions d'euros que lui doit la collectivité Corse. Transdev a donc retourné sa veste, et la SNCM en paie les frais.
Redressement judiciaire lundi 3 novembre 2014 ?
Du côté des actionnaires, on se plaint des résultats de la compagnie de transport maritime : les réservations sont en chute libre (-40%) tout comme le fret (-12%). Au total, depuis début 2014, la SNCM aurait perdu 56 millions d'euros.
Une situation difficilement tenable pour la SNCM qui risque fort de devoir déposé le bilan. Pour Olivier Dehl, patron de la SNCM, la demande de remboursement anticipé formulée par Veolia et Transdev l'obligera « à aller devant le président du tribunal de commerce de Marseille » pour demander un redressement judiciaire.
Les syndicats craignent que la situation n'entraîne une suppression massive de postes. Avec un nouvel actionnaire, la SNCM pourrait être rentable... en payant le prix fort : entre 1000 et 1200 suppressions d'emplois, sur les 2000 actuels. Soit plus de 50% du personnel.