La taxe de séjour évolue, augmente et va être appliquée aux chambres d'hôtes... mais surtout aux sites de partage de chambre et de location courte durée tels qu'Abritel ou Airbnb. Jusque-là les services en question étaient exonérés de la collecte, qui devait se faire directement par le loueur auprès du client. Mais ce système entraînait un manque à gagner pour les collectivités locales à qui la taxe de séjour est reversée.
La taxe de séjour augmente mais moins qu'initialement prévu
La taxe de séjour est fondamentalement fixée en fonction des « étoiles » des établissements. Plus un établissement a d'étoiles, plus ses chambres sont chères, plus la taxe de séjour est élevée. Le plafond prévu dans le nouveau barème reste toutefois inférieur à ce qui avait initialement été proposé et qui avait fait crier au scandale les professionnels du secteur.
Sur les palaces, la taxe de séjour sera plafonnée à 4 euros (contre 1,50 euros dans l'ancien barème). Pour les hôtels 5 étoiles elle sera de 3 euros, pour les 4 étoiles de 2,25 euros et pour les 3 étoiles de 1,50 euros. Les hôtels 1 et 2 étoiles ne subiront pas de changements, la taxe restant plafonnée à 75 centimes et 90 centimes respectivement.
Grande nouveauté : taxer les chambres d'hôtes et le home sharing
Si relever la taxe de séjour permettra d'augmenter les sommes reversées aux communes, c'est la taxation des sites de location de courte durée qui est une grande nouveauté. Les sites en question, dont Airbnb est le précurseur, devront la collecter directement chez les locataires, en l'incluant dans le prix de la location.
La taxe sera alors de 75 centimes d'euros par nuit que ce soit pour les sites Internet ou les chambres d'hôtes, selon ce qu'a annoncé Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères.
Dans les faits les loueurs devaient déjà prélever la taxe sur leurs clients, mais le contrôle étant quasi impossible, ils étaient peu scrupuleux. En prélevant directement la taxe via les sites internet, toute fraude devient alors impossible.
70 millions d'euros de plus pour les communes
Actuellement la taxe de séjour rapporte environ 230 millions d'euros par an aux communes concernées. La nouvelle version du barème de taxation devrait augmenter cette somme pour atteindre 300 millions d'euros par an.
Bien entendu, ce seront les villes les plus touristiques, Paris en premier lieu, qui en bénéficieront.