On l'appelle « l'arnaque au président » ou « l'arnaque aux faux ordres de paiement » et elle est classique dans le monde de l'entreprise. Des escrocs se font passer pour une personne très haut placée chez une entreprise client, appâtent un cadre avec une potentielle commande millionnaire, demandent un virement de plusieurs centaines de milliers d'euros sur un compte inconnu et une fois l'argent obtenu, disparaissent.
Nombreuses sont les entreprises qui sont tombées dans le panneau parmi lesquelles KPMG ou encore Porsche. Cette fois c'est le producteur de pneus Michelin qui s'est fait avoir. Pourtant l'entreprise en avait déjà déjouées des tentatives...
Le directeur financier du fournisseur était un escroc
Le Parisien dévoile cette information dont l'AFP a eu confirmation par Michelin : l'entreprise française s'est bel et bien fait escroquer. Mais comment ? En fait assez facilement, preuve que personne n'est à l'abri d'une escroquerie. Mais preuve également que l'escroquerie fonctionne surtout par manque de méfiance.
Selon Michelin, une personne a appelé le service comptabilité de l'entreprise en se faisant passer pour le directeur financier d'un de ses fournisseurs. Il aurait alors demandé à ce que les règlements destinés à cette société (qui fournit Michelin donc est stratégique pour l'entreprise) soit faits sur un compte en République Tchèque.
Le comptable en charge de la chose aurait fait le changement... et 1,6 million d'euros auraient été versés sur ce nouveau compte.
Une connaissance parfaite de la procédure et de l'entreprise Michelin
La personne qui a changé le compte où étaient destinés les virements n'est pas à blâmer car, dans ce type d'affaires, il est extrêmement difficile de comprendre que l'on parle à un escroc. Pour preuve, tentez de faire pareil (mais attendez-vous à ce que la police vienne vous rendre visite rapidement).
L'escroc en question avait, selon les informations rapportées par le journal Le Parisien, « une connaissance parfaite de la procédure à suivre » pour faire ce changement de compte. Il savait qui appeler, comment demander, quoi demander afin que le changement ne suscite pas d'interrogations et soit fait « en toute discrétion ».
Pourtant, d'après Michelin, ce n'est pas la première tentative : une vingtaines d'escroqueries de ce type ont déjà été déjouées par l'entreprise. Cette fois l'escroc a eu plus de chance ou était un peu plus doué.
Une enquête a été ouverte par la police judiciaire de Clermont-Ferrand, bien entendu, mais il y a peu de chances que l'identité des voleurs soit découverte.