S'il y a une nouvelle crise mondiale, si la croissance ne se relève pas, si demain le système économique mondial s'effondre ce sera de notre faute. Plus précisément, de la faute de la Zone Euro, donc de la France, de l'Allemagne et de tous les autres pays qui utilisent la monnaie unique. Et non, ce n'est pas un eurosceptique quelconque qui le dit mais la chef économiste de l'OCDE, Catherine Mann.
Une économie mondiale qui avance lentement, trop lentement
Selon l'OCDE la croissance actuelle du PIB mondial n'est pas au mieux de sa forme : l'organisme ne prévoit qu'une croissance de 3,7% en 2015 et de 3,9% en 2016. Comparée aux niveaux d'avant-crise (une moyenne de 4,4% entre 1993 et 2008), l'économie mondiale va mal.
Et quand quelque chose va mal, il faut trouver un coupable. Or ce ne peut pas être la Chine, même si sa croissance a ralenti elle reste une des plus élevées du monde, ce ne peut pas être la faute des Etats-Unis qui sont sortis de la crise, ni même du Japon qui relève doucement la tête grâce aux Abenomics.
Il reste qui ? L'Union Européenne. Mais là aussi, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne. Le Royaume-Uni s'en sort plutôt bien, en fait. Alors, par élimination, il ne reste plus que la zone euro.
Si l'économie mondiale tourne au ralenti, c'est donc bien la faute de la zone euro. Les eurosceptiques vont se faire une joie de l'apprendre.
La zone euro est un risque pour le monde entier
C'est un peu tirer sur un homme mort que de dire que la zone euro est la cause du ralentissement économique mondial, mais c'est bien ce que fait l'OCDE. Voilà qui devrait alimenter les débats du G20 de Brisbane qui se tiendra les 15 et 16 novembre 2014 en Australie.
Selon Catherine Mann, chef économiste de l'OCDE, c'est simple : la reprise économique dans la zone euro est... inexistante. Pour 2015 l'OCDE ne prévoit qu'une croissance de 1,1% et en 2016 1,7%. Soit près de la moitié du taux de croissance mondial.
Pire : cette absence de croissance est un véritable risque, surtout si la question du chômage n'est pas résolue et si l'inflation ne remonte pas à des niveaux proches de 2% comme le désire ardemment la BCE.