« Les pays européens sont menacés de déflation »... ce constat critique est souvent répété par de nombreux hommes politiques mais il semblerait qu'encore une fois ils soient à côté de la plaque. Pour l'Economiste Tony Yates de la Banque d'Angleterre, l'Europe pourrait déjà être en déflation... car les statistiques officielles sur l'inflation ont des chiffres souvent gonflés par rapport à la réalité.
Les chiffres gonflés des statistiques officielles
Tony Yates ne lance pas une telle affirmation sans avoir des preuves. Bien que théoriques, ces preuves sont une série d'études qui montreraient que les chiffres officiels de l'inflation sont souvent surestimés par rapport à la réalité. Et pas qu'un peu.
Selon l'économiste Mark Wynne, de la Fed de Dallas, l'inflation serait souvent surestimée d'environ 1 à 1,5%. Il a écrit cela en 2005. Or, si c'est vrai, l'inflation en Europe est négative depuis bien longtemps.
Actuellement, dans la zone euro, l'inflation serait, selon Eurostat, de 0,4%... en supposant le pire des scénarios, soit une surestimation de 1,5%, cela donne une déflation de 1,1%. Et elle aurait commencé durant l'été 2013. Mais même en supposant la meilleure des hypothèses, soit une surestimation de 1%, la zone euro se retrouve quand même en déflation de 0,6%.
Ce qui signifie, en bref, que l'Europe (ou tout au moins la zone euro) est en déflation depuis désormais plus d'un an... et que les choses ne risquent pas d'aller mieux.
Les prix continueront de baisser et avec eux la demande et donc l'activité économique. Les prix qui baissent de manière significative entrainent en effet un arrêt du marché, les clients espérant toujours en une baisse de prix encore supérieure avant de faire leurs achats.