Le secteur hospitalier privé se rebiffe contre le projet de loi santé qui sera examiné début 2015 par l’Assemblée nationale. Les cliniques ont menacé lundi 17 novembre le gouvernement d’un grève illimitée, à compter du 5 janvier, tant que l’ébauche de loi ne sera pas retirée.
L’ultimatum est lancé.
Les cliniques menacent le gouvernement d'une grève illimitée
Lundi 17 novembre, les 1 100 établissements hospitaliers privés de France ont menacé le gouvernement, via la Fédération de l’hospitalisation privée, de lancer une grève illimitée à compter du 5 janvier prochain, tant qu’il ne retirait pas son projet de loi santé, vivement décrié par le secteur. Porté aux nues par une partie de la classe politique dirigeante pour ses orientations, mais décrié par l’opposition et les professionnels du secteur pour son manque de moyens, ce projet de loi santé, adopté en octobre dernier en Conseil des ministres, doit être étudié par l’Assemblée nationale à la rentrée prochaine.
Des réquisitions de personnel dans les cliniques privées
Il prévoit notamment que les Autorités régionales de santé (ARS) soient autorisées à pouvoir réquisitionner du personnel dans les établissements privés, ce qui reviendrait à fermer concrètement des services entiers durant une période définie, voire indéfinie, dans le but d’alimenter certains hôpitaux publics, afin d’assurer un égal accès aux soins au niveau régional.
Un risque pour les 200 000 emplois du secteur hospitalier privé
Une mesure qui ne plaît visiblement pas au secteur de l’hospitalisation privée, qui craint essentiellement pour ses emplois. Avec ses 200 000 emplois, les cliniques privées de l’Hexagone craignent d’être progressivement mises à l’écart du service public hospitalier de France, ne devenant finalement que des pourvoyeurs de personnel. A terme, la fermeture de cliniques suite à une inactivité prononcée, du fait de la fermeture de plusieurs services, est également à craindre pour les représentants de ce secteur.
8,5 millions de patients par an
Demain, "les ARS pourront retirer à l’un de nos établissements une autorisation d’activités de soins ou fermer un de nos services d’urgence parce que l’hôpital voisin, qui ne va pas bien, a besoin d’un afflux de patients" précise à ce sujet Lamine Gharbi, le président de la FHP, à travers un communiqué de presse. La FHP menace donc le gouvernement d’une grève illimitée tant que le projet de loi ne sera pas mis à l’abandon. Une épine dans le pied du ministère de la Santé quand on sait que ces cliniques privées accueillent chaque année pas moins de 8,5 millions de patients.