Ophtalmo, gynéco, dermato : l'attente est souvent très longue ! Une étude récente constate même un rallongement des délais d'attente, pouvant atteindre les 6 mois pour un ophtalmo. La faute à qui ?
On savait déjà qu'il était compliqué d'obtenir un rendez-vous avec son ophtalmo. Il semblerait, d'après une étude menée par Ifop pour le cabinet de conseil Jalma que les choses ne vont pas aller en s'améliorant. Celle-ci indique en effet que les délais d'attente ne cessent d'augmenter, d'année en année. Il faut en moyenne 6 jours pour obtenir un rendez-vous chez son généraliste, contre 4 il y a deux ans, plus de trois mois et demi pour voir son ophtalmo (+ 7 jours en deux ans) et parfois même 6 mois, selon les régions de France.
Des spécialistes victimes de leur succès ?
Certaines spécialités sont prises d'assaut par les patients, comme les ophtalmo ou encore les gynéco qui sont des médecins que l'on consulte en « direct ». Le fait de ne pas passer par la case médecin généraliste pour ces deux spécialités explique en partie qu'ils soient plus sollicités. Les patientes doivent ainsi attendre 57 jours en moyenne pour obtenir un rendez-vous (+2 jours en deux ans) chez leur gynéco. Là encore, il faut faire la part des choses entre les consultations dites de « contrôle » que peuvent connaitre certaines professions médicales (cardiologue, gynéco, ophtalmo) des consultations à proprement dites de soins. Ainsi, les ophtalmo doivent de plus en plus faire face à une demande accrue de contrôles en provenance d'une patientèle vieillissante qui connait des maladies nécessitant un suivi (glaucome, diabète, DMLA).
De plus en plus de renoncement aux soins
Les délais d'attente pour obtenir un rendez-vous chez son médecin peuvent être l'une des causes qui découragent les malades à consulter. D'après l'étude Jalma, 64% des personnes interrogées auraient renoncé à consulter à cause de ces délais d'attente (+ 5 % en deux ans), alors que 46 % avouent avoir renoncé à consulter en raison du coût des soins. Il est vrai que dans certaines régions, les dépassements d'honoraires sont mal perçus par une population consacrant un petit budget à leur santé. La désertification médicale dans ces mêmes régions peut aussi être un argument pour ne pas consulter, les kilomètres, dans ce cas, freinant plus d'un malade (32 % des personnes interrogées). Gageons que certains gestes de spécialistes (examen de vue pour l'ophtalmo, frotti pour le gynéco, etc.) puissent être transférés aux généralistes, afin de libérer du temps pour des actes relevant plus de connaissances spécialisées car « le temps médical disponible pour les personnes atteintes de maladies chroniques devrait diminuer de 40 %, entre 2010 et 2020 » prévoit Mathias Matallah du cabinet Jalma.