C'est une excellente nouvelle pour les quelques 200 000 porteurs sains du virus de l'hépatite C, et les 10 000 à 20 000 patients annuels chez qui l'on détecte une hépatite C active. L'hépatite C fait en effet partie de ces maladies qui peuvent évoluer pendant des années sans bruit, mais tout d'un coup se réveiller et provoquer des ravages : dans le cas présent, des cirrhoses avec destruction du foie, ou encore déclencher un cancer du même organe.
Le Sovaldi, molécule miracle inventée par le laboratoire américain Gilead permet en quelques semaines de traitement d'éradiquer complètement le virus de l'hépatite C, avec un minimum d'effets secondaires, chez la quasi totalité des malades comme des porteurs sains. Problème, le traitement revient à plus de 57 000 euros, au prix actuel du médicament ! Le comité économique des produits de santé (CEPS) est pourtant parvenu à un accord avec le laboratoire pour faire baisser le prix de la boite de médicament : celle-ci va passer de 19 000 à 13660 euros, soit une baisse de 29 % sur le prix « catalogue ». Un traitement complet chute ainsi à 41 000 euros.
C'est a priori l'effet volume qui a permis au bras financier de la Sécurité Sociale de passer un tel accord avec le laboratoire Gilead. Le communiqué du CEPS ne s'en cache pas : « des réductions supplémentaires liées aux volumes de ventes prévisionnels ont été obtenues ».
Bonne affaire ? Probablement : entre le coût induit par le traitement de l'hépatite C silencieuse ou tout juste déclenchée, et celui d'un cancer du foie ou d'une cirrhose, il n'y pas d'hésittation possible, sachant qu'au coût direct d'un traitement s'ajoutent les coûts induits, à commencer par l'arrêt maladie de longue durée, pris en charge lui aussi par la Sécu.
Si le Sovaldi traite chaque année en France 20 000 patients, la facture pour la Sécu s'élèvera tout de même à 820 millions d'euros par an, faisant de ce médicament le premier poste de dépense en pharmacie pour la Sécu.