Les grandes lignes du nouveau congé de proche aidant seront présentées à l’automne 2020, a déclaré Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé. Il s’agit de réformer le dispositif existant, en vigueur depuis 2017.
Le congé de proche aidant bientôt rémunéré ?
Après la réforme du « congé de soutien familial », devenu « congé de proche aidant » au 1er janvier 2017, voici qu’une nouvelle réforme du dispositif se prépare. Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, a confirmé qu’il serait prochainement remodelé, l’entrée en vigueur du nouveau dispositif étant prévue pour 2020. Les détails seront dévoilés à l’automne 2019, a promis la ministre.
Si on ne connaît pas encore les grandes lignes du dispositif actuellement en préparation, on peut supposer qu’il reprenne (du moins en partie) les propositions du rapport « Grand âge et Autonomie » de la mission de Dominique Libault (président du Haut conseil du financement de la protection sociale), remis à Agnès Buzyn en mars 2019. Point sans doute le plus important : le rapport préconise une indemnisation du congé de proche aidant, « financée par la solidarité nationale ». Le montant de l’indemnité serait aligné sur celui de l’allocation journalière de présence parentale (prestation destinée aux parents s’occupant d’enfants gravement malades, accidentés ou en situation de handicap). À noter que le dispositif actuellement en vigueur permet déjà aux personnes en congé de proche aidant de continuer à être affiliées à l’assurance vieillesse du régime général, sans avoir à verser de cotisations.
Le nombre de proches aidants devrait exploser, l’impact économique aussi
Le rapport recommande aussi que la situation des proches aidants salariés soit mentionnée de façon explicite dans la liste des sujets obligatoires de négociation de branche tous les quatre ans. Plus globalement, les auteurs du rapport recommandent que la future loi apporte des solutions aux problèmes tels que l’isolement, le manque de solutions de répit, la complexité des démarches administratives et la délicate conciliation entre le rôle d’aidant et la vie professionnelle.
Il faut savoir que 3,9 millions de personnes en France apportent aujourd’hui une aide régulière à un proche de 60 ans ou plus vivant à domicile en raison de son âge ou d’un problème de santé. Et leur nombre devrait exploser dans les années qui viennent, le nombre de personnes en perte d’autonomie devant passer à 2,2 millions d’ici 2050, contre 1,3 million aujourd’hui. Selon une estimation des économistes Be?renge?re Davin, Alain Paraponaris et Christel Protière, si le travail des proches aidants était rémunéré, le montant aurait représenté entre 12 et 16 milliards d’euros, soit de 0,6 a? 0,8% du PIB.