L'angoisse étreint chaque passager d'une compagnie aérienne : que se passerait-il en cas de faillite inopinée de la société de transport ? Certes, les banqueroutes dans ce secteur restent rares, mais elles existent et elles laissent sur le carreau, du jour au lendemain, des milliers d'Européens chaque année.
Des faillites rares mais avec de lourdes conséquences
Air Madrid en 2006 : 120 000 voyageurs sur le bord du chemin. Air Lib en 2003 : des dizaines de milliers de passagers laissés pour compte. La Commission estime que le risque de se retrouver dans l'aéroport sans solution de retour suite à la faillite d'une compagnie aérienne n'est que de 0,07%. Un chiffre heureusement faible, mais entre 2000 et 2010, l'Union européenne a tout de même comptabilisé 96 faillites, qui ont abandonné derrière elles de 1,4 à 2 millions de passagers. Le préjudice moyen par voyageur est estimé à 796 euros.
Un accord a minima
Étrangement, il n'existait jusqu'à présent aucune législation d'aucune sorte pour protéger les passagers abandonnés dans les aéroports suite à la faillite d'une compagnie aérienne. C'est désormais du passé : l'Iata, l'organisme qui regroupe toutes les compagnies aériennes au monde, a fini par faire entendre raison à ses membres.
Un « tarif de secours » va ainsi être mis en place pour prêter une main secourable aux naufragés des aéroports. Il sera proposé jusqu'à deux semaines après la défaillance de la compagnie aérienne, pour les vols au départ ou à destination de l'Europe. En revanche, ce sera toujours la galère pour le reste du monde où rien n'est prévu, et aucun fonds de garantie et d'indemnisation n'a été mis en place, les discussions sur ce point ayant achoppé. De plus, aucune compagnie low cost n'est associé à cette mesure, elles ne font pas partie de l'Iata…