Navya, le célèbre fabricant lyonnais de véhicules autonomes, ne fera plus rouler ses navettes à Paris La Défense. La nouvelle constitue un point noir pour l’entreprise, dont le bilan global est déjà mitigé.
Les navettes Navya à Paris La Défense, une expérience insatisfaisante à bien d’égards
L’expérimentation pendant deux ans des navettes Navya sur le parvis de La Défense n’a pas abouti, résultat : le quartier d’affaires a décidé de ne pas pérenniser ce moyen de transport. Les navettes de la société Navya, considérée par certains comme étant un fleuron de l’innovation « made in France », ne feront donc pas leur retour. Et si la direction de Paris La Défense, l’établissement en charge de l’aménagement du quartier d’affaires, est mécontente, c’est que les reproches à l’encontre de Navya ne manquent pas. Les navettes, censées devenir à terme autonomes, n’ont jamais pu rouler sans opérateur présent à bord, ni fonctionner dans l’environnement évolutif du parvis de La Défense (marché de Noël, foodtrucks, travaux…), ni augmenter leur vitesse, d’à peine quelques km/h. Enfin, un incident technique sur un véhicule a provoqué l’arrêt du service pendant six mois, de décembre 2017 à juin 2018.
Sur le plan financier, les choses ne vont pas bien pour le constructeur français non plus. Au titre de l’année 2018, Navya a essuyé une perte opérationnelle courante de 14 millions d’euros. Le résultat net ressort à -18,1 millions d’euros, une performance même pire qu’en 2017 (-11,4 millions d’euros). Et ce, malgré un chiffre d’affaires en progression de 85% (19 millions d’euros, contre 10,3 millions en 2017), réalisé grâce à la vente de 68 véhicules et la croissance de l’activité Services.
Navya : les financements pleuvent sur le constructeur français
Quelques bonnes nouvelles sont néanmoins au rendez-vous pour le constructeur lyonnais. En juin 2019, la société a annoncé une prise de participation par ESMO Corporation à hauteur de 20% de son capital (soit 20 millions d'euros). Dans la cadre de ce partenariat ESCO Corporation et Navya mettront un place un partenariat industriel visant à optimiser les coûts de production. Ce dernier passera notamment par la mutualisation de leurs équipes R&D. ESMO mettra par ailleurs ses forces commerciales en Asie au service de Navya afin de vendre ses produits en Corée du Sud, au Japon et en Chine.
Rappelons que Navya continue de bénéficier des fonds de la Banque Européenne d’Investissement, qui a procédé en août 2018 à l’achat de ses obligations pour une valeur de 30 millions d’euros. Le remboursement de cette somme est prévu en août 2023.