Décidément, il n'y a rien que le gouvernement ne puisse faire pour s'empêcher d'augmenter les impôts. Après la taxe sur la cabane au fond du jardin, voilà que les commerçants se voient infliger une augmentation de la taxe sur les surfaces commerciales. Une « petite augmentation » : à peine 50%.
Ne râlez pas, François Hollande a bien promis qu'il n'y aurait pas d'augmentation d'impôts entre 2015 et 2017... et on est encore en 2014.
Les supermarchés vont taxer
Que les commerçants se rassurent : cette taxe est applicable uniquement aux magasins ayant une superficie supérieure à 2 500 mètres carrés. Autant dire quasi exclusivement les super et hypermarchés. Sauvés, donc, les petits commerces.
Mais pas les consommateurs car une augmentation de 50% ce n'est pas rien : elle devrait rapporter à l'Etat 200 millions d'euros. Et où les grandes surfaces vont trouver ces 200 millions d'euros par an de plus à verser au fisc ? Vous ne devinez pas ? Mais si : dans vos poches, en augmentant certains prix voyons !
Et les effets vont rapidement se faire sentir : votée le 2 décembre 2014, cette augmentation sera effective dès 2015... (mais elle aura été votée en 2014, nuance).
C'est la faute au CICE
Pourquoi cette augmentation ? pour la gauche à la tête de la Commission des Finances, cette augmentation sert à faire face à un effet indésirable du Crédit d'Impôt Compétitivité Emploi (CICE).
Christian Eckert, secrétaire d'Etat au Budget, estime en effet que comme le CICE « touche l'ensemble des secteurs, même ceux qui ne sont pas exposés à la concurrence internationale », cette augmentation permet « de corriger des effets que l'on pourrait qualifier d'aubaine. »
Quand l'Etat détourne... une taxe locale
Petit détail amusant de cette augmentation d'impôt : le gouvernement en a détourné le bénéficiaire initial.
La taxe sur les grandes surfaces commerciales entre normalement directement dans les caisses des collectivités territoriales. C'est encore le cas, mais pas cette augmentation.
Les 200 millions d'euros de plus que les hypermarchés devront débourser par an n'iront pas aux collectivités mais bien à l'Etat. Ce qui a conduit les députés UMP, hostiles à cette augmentation, à dire que cette mesure votée le mardi 2 décembre 2014 n'était là que pour permettre à « Michel Sapin d'annoncer qu'il a trouvé encore 200 millions d'euros pour l'Etat ».