Avec l'A350, Airbus revient de loin. Le consortium européen a mis du temps à prendre la mesure du danger que représentait le 787 Dreamliner de Boeing, un avion gros porteur doté des dernières innovations en matière de matériaux et d'économies d'énergie.
Le pari des très gros porteurs
En lançant en 2005 le projet Dreamliner, Boeing a coupé l'herbe sous le pied de l'avionneur européen qui lui, préfère miser sur les très gros porteurs. Le développement de l'A380 va engloutir 2 milliards d'euros de frais supplémentaires pour éponger ses deux années de retard. Boeing, de son côté, a commencé à cueillir les fruits de son investissement et de son flair commercial, sur un marché évalué à 6 000 appareils pour les vingt prochaines années… soit la bagatelle de 1 000 milliards de dollars.
L'A350 est un projet lancé fin 2006. Pas de bisbilles franco-allemandes qui avaient plombé la conception de l'A380 : le nouveau gros porteur est monté et aménagé à Toulouse et vise le même marché que son concurrent — le transport de 300 à 369 passagers. Airbus a également utilisé des technologies qui ont fait leur preuves, comme les batteries au nickel-cadmium plutôt que le lithium-ion de Boeing.
Une compagnie tatillonne
Airbus a livré son premier A350 à Qatar Airways, après un petit retard dû aux exigences pointilleuses de la compagnie aérienne dans les finitions dans la cabine. L'avion devrait toutefois rencontrer un beau succès, avec des profits qui apparaitront dès que les cadences permettront de sortir dix avions chaque mois, à l'horizon 2019. Le carnet de commandes est d'ores et déjà bien plein, avec 800 A350 à produire.