Tandis que l'OPEP a clairement annoncé qu'elle n'avait pas l'intention de modifier sa stratégie consistant à inonder le marché de pétrole brut pour maintenir les prix bas, l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) estime que la remontée du prix du baril n'est pas pour tout de suite. Et le prix n'atteindra pas les niveaux de 2014 lorsqu'il avait dépassé les 110 dollars.
Le baril de pétrole restera bas, les carburants aussi
Selon l'AIE, c'est assez simple : le prix du baril de pétrole ne remontera pas aux alentours de 80 dollars avant 2020. En gros, pendant encore 5 ans, si rien ne change sur le plan politique ou géopolitique, les prix à la pompe resteront somme toute raisonnables. De quoi mettre les bâtons dans les roues du gouvernement et de son envie de faire en sorte que le diesel coûte cher pour que les Français cessent d'acheter des véhicules avec ce type de motorisation.
La raison de ces prix bas ? La stratégie de l'OPEP et une demande en pétrole qui va augmenter assez lentement : 900 000 barils par an selon l'AIE jusqu'en 2020. Pas assez pour que les compagnies pétrolières décident de réinvestir.
Bien au contraire : selon l'AIE les investissements vont baisser de 20% en 2015 et continuer de baisser en 2016. Depuis la chute des cours du pétrole de fin 2014 les pétroliers ont licencié plusieurs dizaines de milliers de personne et, selon l'AIE, renoncé ou reporté quelques 200 milliards de dollars d'investissements.
Mais la demande en énergie va fortement augmenter
Si d'un côté le pétrole devrait se maintenir à des prix très bas, de l'autre la demande en énergie va exploser portée notamment par les économies émergentes. L'AIE anticipe une croissance d'un tiers d'ici 25 ans tous types d'énergie confondus.
Les pays développés, par contre, vont voir leur consommation se réduire : -15% en Europe d'ici 2040, -12% au Japon, -3% aux Etats-Unis. D'ici là les renouvelables représenteront 25% de la consommation totale d'énergie dans le monde, contre 19% aujourd'hui.