Prendre de vitesse les producteurs d'Amérique du Nord, en leur évitant de récupérer des parts de marché, via une baisse prodigieuse du prix du baril. Tel est aujourd’hui la menace que fait planer l’Arabie saoudite sur le secteur pétrolier. Avec en ligne de mire la poursuite de la baisse des prix à la pompe pour les consommateurs !
"Don't mess with Saudi Arabia !"
Pétrole : l'Arabie saoudite menace les Etats-Unis
Tel est le mot d'ordre que l’on peut tirer des récents propos de l’homme fort de l’or noir, le ministre saoudien de l’Energie, Ali al Naïmi. Ce dernier a clairement ouvert les hostilités contre les Etats-Unis et proféré quelques menaces contre les producteurs américains et canadiens, lors d’une récente interview accordée à l’Agence de presse officielle saoudienne.
Le baril bientôt sous la barre des 20 dollars ?
"Ce n’est pas dans l’intérêt des producteurs de l’Opep de réduire leur production, quel que soit le prix" a-t-il déclaré, ajoutant qu’il sera prêt à baisser le prix du baril de pétrole sous la barre des 20 dollars, du jamais vu, de manière à mettre en difficulté les Etats-Unis et le Canada, qui pourraient souffrir d’une telle baisse selon les rapports d’experts. En effet, alors que l’exploitation pétrolifère au Canada approche le seuil de rentabilité à environ 100 dollars le baril, le pétrole saoudien coûte de son côté moins de 20 dollars pour être extrait. L’Arabie saoudite ne subirait donc aucun dommage en réduisant ses prix, si ce n’est une marge moins importante.
Carburants : vers une prolongation de la baisse des prix
Et alors que le marché du pétrole est actuellement en surproduction, avec 900 000 barils de plus par jours estimés en 2015 par rapport à 2014, le royaume saoudien estime qu’en réduisant sa production, les prix remonteront et les parts de marché saoudiennes seront à la merci de ses concurrents. En clair l’Arabie saoudite souhaite maintenir sa production, et fixer ses prix quitte à les faire baisser pour tenir le marché en mains. Derrière cette guerre entre Etats se joue un point important pour les consommateurs : le prix à la pompe. Car alors que certains pâtiraient d’une baisse du prix du baril, ce ne sera certainement pas le cas des automobilistes. Le gazole était, pendant les fêtes de Noël, à moins d’un euro dans certaines stations. Du jamais vu !