C'était l'annonce économique majeure de ce début janvier 2015 : la zone euro est tombée en déflation en décembre 2014 malgré les tentatives de la BCE de remonter la pente et malgré les annonces de Mario Draghi et de Jean-Claude Juncker. Mais alors que tout le monde regarde admiratif la situation aux Etats-Unis, les experts pensent que la déflation pourrait également toucher le pays. En 2015.
Tout est la faute au pétrole
C'est une analyste de BNP Paribas, Laura Rosner, qui a lancé la bombe : les Etats-Unis pourraient se trouver en déflation durant les deux premiers trimestres 2015 : les prix chuteraient globalement de 0,3% et 0,4%.
La faute ? à la chute du prix du pétrole. Les prix de l'énergie, très volatiles, entrent en effet en compte pour le calcul de l'inflation globale et la chute historique de ces derniers mois a entraîné la déflation en Europe (les prix ont chuté de 0,2% en décembre 2015) et serait la cause de la déflation aux Etats-Unis.
L'inflation sous-jacente reste bonne outre-Atlantique
Si les déflations américaines et européennes sont issues des prix du pétrole (qui est passé sous la barre des 50 dollars le baril), il reste une différence fondamentale entre les taux d'inflation des deux zones économiques. Et elle tient toute dans l'inflation sous-jacente.
L'inflation sous-jacente est l'inflation une fois que les produits volatiles, dont notamment l'énergie, sont retirés du calcul. Elle est censée représenter l'inflation d'une manière plus précise. Et si elle reste basse en décembre 2014 pour la Zone euro (+0,8%, loin des 2% voulus par la BCE) elle serait bien meilleure pour les deux premiers trimestres 2015 aux Etats-Unis.
Selon Laura Rosner, l'inflation sous-jacente aux Etats-Unis devrait rester aux alentours de 1,7% ou 1,8%, soit le taux « idéal ».