E-commerce: Alibaba débarque en France

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Par Laure De Charette Publié le 3 décembre 2015 à 6h03
Alibaba
@shutter - © Economie Matin
75%Alibaba possède 75% du commerce en ligne en Chine

Le géant chinois du e-commerce va bientôt arriver en France. Amazon tremble déjà. Voici pourquoi !

Du Made in China à portée de clic

Alibaba a jeté son dévolu sur l’Hexagone. Le site internet de commerce en ligne vient de nommer pour la première fois un directeur général pour la France, un ex-Google et ex-Amazon. Le géant chinois, basé à Hangzhou, va également ouvrir un bureau à Paris prochainement.

Dans un premier temps, l’entreprise du milliardaire chinois Jack Ma va en profiter pour proposer sur son site chinois des produits made in France, notamment de ses partenaires, les marques L'Oréal, Clarins ou Evian.

Mais dans un deuxième temps, il va évidemment proposer aux consommateurs français des produits Made in China ! 100 millions de référence seront disponibles et pourront être livrées depuis la Chine, à des prix défiant toute concurrence.

Alibaba, plus fort qu'eBay, Paypal... et Amazon ?

Amazon, son rival numéro un, a du souci à se faire. Car partout où Alibaba passe, les concurrents trépassent !

Qu’est-ce qu’Alibaba.com ? C’est tout bonnement l’une des plus grandes plateformes B to B (business to business) du monde. En une dizaine d’années, elle s’est imposée comme le leader de l’e-commerce en Asie, détrônant eBay et PayPal. C’est en partie grâce à Alibaba que la Chine est devenue, fin 2011, le deuxième marché mondial de vente par Internet, avec 145 millions d’acheteurs annuels (à l’époque).

Son concept initial : offrir aux PME chinoises l’accès au marché mondial. Son fondateur, Jack Ma, a lancé sa plateforme avec 60 000 dollars, empruntés à des amis, depuis son appartement. En 2003, l’entreprise commence vraiment à décoller, en partie grâce à l’épidémie de SRAS, qui limite les déplacements des hommes d’affaires en Chine. Trois ans plus tard, le succès est tel qu’eBay décide de se retirer en grande partie de Chine. Un comble ! En 2007, Alibaba.com fait une entrée en fanfare à la bourse de Hong Kong. Cette introduction, qui a permis au groupe chinois de lever 1,5 milliard de dollars, fut considérée comme la plus importante pour une société Internet depuis Google.

L’entreprise forme avec Tencent, l’équivalent de MSN, et Baidu, l’équivalent de Google, le trio de l’Internet chinois, baptisé "TAB". Elle compte parmi les cinq sites les plus puissants au monde en dehors des sites américains, selon Forbes. Il y a quelques années, la société Alibaba a racheté à Yahoo la moitié des 40 % de parts de marché que l’Américain détenait pour la modique somme de 7,6 milliards de dollars, dont 6,3 milliards en espèces et le reste en actions. Un jeune Chinois s’attaquant sans sourciller à un fleuron américain : impensable dix ans auparavant !

Un surdoué de l'internet

Et qui est son fondateur, Jack Ma, l’homme qui détient à lui seul 75% du commerce en ligne en Chine ? Inconnu ou presque en France, mais réputé en Chine et redouté aux États-Unis, ce jeune tycoon à l’allure fluette et juvénile, au regard pétillant et au visage émacié, est surnommé le père de l’Internet chinois.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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