Pas touche à mes allocs ! La ministre du Logement Sylvia Pinel a décidé d'enterrer le rapport qui lui a été remis récemment, et qui proposait de réformer les APL (Aides personnalisées au logement). Pour elle, les choses sont claires : pas question de toucher au système actuel !
Donner du temps au temps
"Ce n'est pas le moment de modifier les APL" tranche, dans une interview au Journal Du Dimanche, la ministre. Tant pis pour l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l'Inspection générale des finances (IGF), qui s'étaient fendues dudit rapport !
"Un groupe de travail constitué de parlementaires sera formé dès cette semaine, prévient-elle. Ils formuleront des propositions mais ce sujet ne se traite pas en quelques semaines".
Mieux cibler les aides ?
Reste que ces fameuses aides au logement, qui aident notamment de nombreux étudiants ou personnes isolées à payer leur toit, coûtent cher à l’Etat. La dépense publique en matière de logement s’élève à 46 milliards d'euros en 2014. Or parfois, dénonce le rapport, des étudiants aisés reçoivent eux aussi un coup de pouce de l’Etat pour se loger !
Le rapport suggère aussi que les étudiants ne soient plus rattachés au foyer fiscal de leurs parents.
Si les APL étaient réformées tel que le préconise le rapport, cela permettrait d’économiser environ 400 millions d'euros. Pas tout à fait une bagatelle en ces temps de disette !
L'APL a été créée en 1977. Elle est accordée, indépendamment de la composition familiale, aux locataires d'un logement conventionné (mais aussi, on le sait moins, aux accédants à la propriété). Au total, plus de 6 millions de personnes bénéificient aujourd'hui d'une aide au logement versée par l'Etat.